Wadie Essafi, un géant de la chanson libanaise de renommée arabe, est décédé vendredi soir, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI). Il était âgé de 92 ans. "Il était chez son fils à Mansourié (près de Beyrouth) lorsqu'il s'est senti indisposé. Il a été immédiatement transporté à l'hôpital où il est décédé", a indiqué l'agence. La voix puissante, souvent surnommé "la voix du Liban", Wadie Essafi appartient à la génération d'or de la chanson libanaise mais aussi arabe, tout comme la diva libanaise Feirouz. Portant la triple nationalité libanaise, française et brésilienne, il fait également partie de la génération qui a contribué au renouveau de la chanson libanaise, un mouvement mené par les frères Rahbani. Le grand compositeur et chanteur égyptien, Mohammad Abdel Wahab, s'extasiera devant son talent, affirmant qu'"il est impossible que quelqu'un soit doté d'une telle voix". Auteur de 3000 chansons, le ténor est connu surtout pour ses thèmes populaires mais aussi pour avoir mis en musique des poèmes libanais et arabes. Il était marié et père de quatre fils et deux filles.
Il continue de hanter la chanson arabe Un peu plus d'une année après le départ de Warda, les mélomanes de la sphère arabe viennent de perdre un autre symbole fort de la chanson, avec le décès de l'immense vedette libanaise et arabe Wadie Essafi ce qui, incontestablement, signe la disparition du dernier monstre sacré du "tarab el arabi". Celui que l'on définissait à juste titre comme le "soldat engagé du chant arabe" à une époque où l'on s'interdisait de faire de l'art un vulgaire produit marchand, laisse derrière lui un répertoire unique de quelque 3 000 œuvres, résultat d'une collaboration intelligente et fructueuse avec des poètes et des compositeurs libanais et arabes d'exception. Dès les années 1940, cette véritable icône de la musique arabe a très vite conquis les cœurs des populations, aussi bien locales que celles contraintes à l'exil, par des chansons engagées qui racontaient leurs vies et leurs peines, avec la sincérité et l'humanité qui fait la marque des géants en herbe. Malgré les aléas de l'existence, en particulier la guerre civile qui a ravagé son pays pendant 15 ans et qui l'a contraint à quitter sa patrie pour différentes destinations, Wadie Essafi continuera à produire et à se produire partout où il le pouvait par amour de l'art mais aussi par engagement personnel pour la paix et la concorde entre les humains. Même le poids des ans -il est né en 1921- ne l'a pas empêché d'enthousiasmer les foules, tout récemment encore, grâce à une "voix unique" et un tempérament joyeux d'éternel heureux qui transparaissait dans ce sourire qui illuminait son visage pour ne plus le quitter chaque fois qu'il se produisait sur scène. Et c'est sur scène qu'il voulait mourir, selon ses vœux exprimés. Le "berceur des générations", comme aiment à le présenter ses très nombreux admirateurs, jeunes et moins jeunes, s'en est allé à l'âge de 92 ans pour rejoindre le Panthéon des éternels, et il sera bien difficile pour son pays, qui a traversé et traverse encore tant d'épreuves, de trouver une telle figure, "un tel phénomène artistique qui résume à lui seul le Liban", pour reprendre les propos rendus par un officiel libanais en guise d'hommage à l'artiste disparu.