Les pouvoirs publics ont-ils fini leurs soucis avec les gardes communaux en assurant que plus de 60 000 exerçant dans le secteur ont bénéficié de la retraite proportionnelle exceptionnelle. En théorie oui. En la pratique en revanche, ça risque d'être une autre paire de manches. Ainsi, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a assuré dans un communiqué que plus de 60 000 gardes communaux ont bénéficié de la retraite proportionnelle exceptionnelle. Les procédures de mise à la retraite proportionnelle exceptionnelle s'inscrivent dans le cadre des mesures exceptionnelles décidées pour la prise en charge des gardes communaux, souligne le communiqué précisant que "tout agent de la garde communale ayant bouclé 15 années de service ouvre droit à une retraite proportionnelle exceptionnelle sans condition d'âge". Après avoir rappelé que l'opération de mise à la retraite proportionnelle exceptionnelle se poursuivait jusqu'à la fin du "redéploiement", le communiqué indique que les gardes communaux seront placés, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur, dans de nouveaux postes au niveau des administrations et institutions publiques. Le ministère de l'Intérieur est à pied d'œuvre pour l'élaboration d'un texte règlementaire définissant les modalités de transfert et garantissant aux gardes communaux les droits acquis, notamment la préservation du niveau de leur revenu. Le ministère de l'Intérieur entend, également, accompagner ces agents -y compris ceux mis à la retraite- pour la constitution des dossiers de logements conformément aux mesures règlementaires en vigueur. Par ailleurs, le communiqué fait état de l'attribution d'une pension d'invalidité aux gardes communaux pour inaptitude au travail en raison d'une maladie professionnelle non inscrite au tableau des maladies professionnelles. 1.300 agents ont bénéficié de cette opération qui se poursuit toujours, selon la même source. Il est évident que le gouvernement, à travers ces décisions, vise à classer ce dossier très encombrant de la garde communale qui reste comme une blessure béante de l'après-terrorisme. Ces personnes sont certes dans leur bon droit de réclamer un statut pour services rendus à la nation. Toutefois, les pouvoirs publics peuvent-ils pour autant accéder à n'importe quel point de leurs revendications par le simple fait qu'ils ont servi l'Etat ? C'est là le nœud du problème que posent les gardes communaux. Comment le gouvernement pourrait-il "caser" un corps de plus de 100.000 hommes dans les rangs des différents services de sécurité et de l'armée ? Et surtout, sont-ils suffisamment qualifiés pour faire le travail alors que la majorité d'entre eux est juste capable de manipuler une kalachnikov.