Les prix en Espagne sont restés presque stables en février, avec une timide hausse de 0,1% sur un an, selon les chiffres définitifs publiés, faisant craindre pour la reprise naissante. En Espagne, le taux, calculé en données harmonisées avec celles de l'Union européenne, était descendu à zéro en octobre, avant d'enregistrer une légère hausse de 0,3% en novembre, un rythme resté stable en décembre et janvier puis retombé à 0,1% en février, selon l'Institut national de la statistique (INE). Ce taux est très en dessous du niveau d'inflation jugé souhaitable par la Banque centrale européenne (BCE), d'un peu moins de 2%. En février, l'INE explique la faible inflation par la baisse des prix du transport, due à "la baisse des prix des carburants et lubrifiants face à la hausse enregistrée en 2013". La "stabilité" des prix des "médicaments et autres produits pharmaceutiques, en comparaison avec l'augmentation enregistrée l'année dernière" a également tiré l'inflation vers le bas, poursuit l'INE. Après un pic en octobre 2012 à 3,5%, sous l'effet notamment de l'augmentation de la TVA, la hausse des prix à la consommation avait ralenti jusqu'au mois d'avril 2013 à 1,5%. Le rythme de l'inflation était ensuite reparti à la hausse, avec 1,8% en mai puis 2,2% en juin, avant de ralentir à nouveau à partir de juillet, avec 1,9%, puis 1,6% en août et 0,5% en septembre. Quatrième économie de la zone euro, l'Espagne est sortie timidement de deux ans de récession au troisième trimestre 2013. Le gouvernement vise une croissance de 1% cette année, puis de 1,5% en 2015. Mais la présidente du FMI, Christine Lagarde, s'inquiétait récemment du "risque d'une inflation basse prolongée", appelant à "des politiques plus accommodantes et des mesures ciblées". Son rythme, "sensiblement inférieure à l'objectif de stabilité des prix de la BCE, à 2% - menace de faire dérailler la reprise", avait-elle déclaré le 3 mars. Moins spectaculaire que l'inflation galopante, la déflation, qui hante la zone euro, est tout aussi dangereuse, car elle crée un cercle vicieux: baisse des prix, puis baisse de la consommation, des investissements et finalement retombées sur les salaires et l'emploi.