Le Maroc et la Tunisie ont appelé à créer de nouvelles opportunités de coopération et de communication en vue de soutenir les échanges économiques, commerciaux et culturels dans tous les domaines. Dans un communiqué conjoint maroco-tunisien, rendu public dimanche à l'occasion de la visite officielle effectuée par le roi marocain Mohammed VI, du 30 mai au 1er juin en Tunisie, les chefs d'Etat marocain et tunisien ont souligné l'importance d'intensifier la coopération, la coordination et l'échange d'expériences et d'informations entre les organismes compétents des deux pays et de poursuivre les efforts déployés, tant au niveau bilatéral, maghrébin que régional, afin d'assurer la sécurité et la stabilité dans la région. Ils ont réitéré leur détermination à œuvrer avec les autres pays maghrébins (Algérie, Mauritanie et Libye) afin de tenir le sommet maghrébin, en Tunisie, avant la fin de l'année 2014. Ils ont souligné que le prochain Sommet sera une véritable opportunité pour réaliser un saut qualitatif dans les relations économiques, diplomatiques et commerciales entre les pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Pour rappel, les ministres maghrébins des Affaires étrangères avaient convenu, lors d'une réunion tenue récemment à Rabat, d'organiser un Sommet maghrébin en octobre prochain en Tunisie. Dans ce cadre, le roi marocain a déploré le blocage de l'Union du Maghreb qui "fait obstacle à l'exploitation optimale des richesses et des potentialités que recèlent les pays maghrébins" et hypothèque l'avenir de la région et l'éloigne des tendances prévalant dans les différentes régions du monde, l'expérience ayant démontré que les approches exclusives sont inopérantes pour faire face aux dangers sécuritaires qui guettent la région, surtout au regard des défis que connaît l'espace sahélo saharien en matière de sécurité et de développement. Dans un discours prononcé, devant l'Assemblée constituante tunisienne, le roi Mohammed VI a relevé que l'Union du Maghreb "n'est plus un choix facultatif ou un luxe politique superfétatoire. Elle est devenue plutôt une revendication populaire pressante et une exigence régionale stratégique incontournable". A noter que la visite du roi du Maroc a été marquée par la signature de 23 accords de coopération dans les domaines du tourisme, des finances, de la santé, des droits de l'homme, de la sécurité, de l'environnement et de l'énergie. Elle a aussi été marquée par la tenue du forum économique maroco-tunisien, organisé par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) sous le thème "Maroc-Tunisie, une croissance partagée au service de l'emploi", en présence de plus de 200 opérateurs économiques venus des deux pays. Ces derniers ont appelé au renforcement de la coopération bancaire et à la création d'une zone de libre-échange, de libre circulation des personnes, des services et des marchandises. Sachant que la coopération entre le Maroc et la Tunisie reste limitée et en dessous des attentes et l'état actuel du non-Maghreb produit des répercussions négatives sur les dynamiques de croissance économique des cinq pays maghrébins et se traduit par un manque à gagner d'environ 2% par an du PIB de chaque pays de la région. Le niveau du commerce intermaghrébin ne dépasse guère 5 à 6% du volume total du commerce extérieur des cinq pays membres. L'édification de telle structure régionale permet d'aplanir les difficultés et de mettre sur pied un marché maghrébin pour plus de 100 millions de consommateurs potentiels, qui sera appelé à s'élargir pour englober un marché arabe de libre-échange. Fort d'une économie de plus de 224 milliards de dollars de PNB (Produit national brut), ce groupement recèle d'importantes ressources naturelles et énergétiques.