Les Mauritaniens ont commencé à voter à l'élection présidentielle pour laquelle le chef de l'Etat sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz, part grand favori en l'absence de ses principaux opposants. Ces derniers ont en effet appelé à boycotter le scrutin. Dans plusieurs centres électoraux de Nouakchott, de petites files d'attente ont commencé à se former peu avant l'ouverture des bureaux. Plus de 1,3 million d'inscrits sont appelés aux urnes. Dans l'école de Tevragh Zeina où trois bureaux de vote ont été installés, un septuagénaire note que la Mauritanie, qui jusqu'en 2010 a été confrontée à des actions djihadistes, "a retrouvé la paix". "C'est essentiel et je veux que cela continue, car la paix est irremplaçable", a-t-il déclaré. La campagne, qui a duré deux semaines, a été dominée par le candidat-président Abdel Aziz dont les immenses affiches écrasaient celles, petites et rares, de ses quatre adversaires. Parmi eux, une femme de 57 ans, Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss, et Biram Ould Dah Ould Abeid, un militant de la lutte contre l'esclavage, pratique qui, bien qu'abolie en 1981, perdure cependant en Mauritanie.
Caractère "dictatorial" Les deux autres candidats sont Ibrahima Moctar Sarr et Boidiel Ould Houmeid, du parti El-Wiam, formation de l'opposition "modérée". Les principaux opposants du président, rassemblés au sein du Forum national pour la démocratie et l'unité, dénoncent le caractère "dictatorial " de son régime et ont appelé à boycotter le vote, "une mascarade électorale" organisée de manière "unilatérale", selon eux. Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, M. Abdel Aziz, un ex-général de 57 ans, s'était ensuite fait élire pour un premier mandat de cinq ans en 2009. Il peut s'enorgueillir d'avoir réussi à débarrasser son pays du groupe islamiste armé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui, à son arrivée au pouvoir, était très actif en Mauritanie et y commettait des attentats et des enlèvements. Un résultat obtenu grâce, selon M. Abdel Aziz, à "la réorganisation des capacités de l'armée et des forces de sécurité", avec l'assistance technique de la France, l'ancienne puissance coloniale.