Le président Bachar al-Assad a déclaré que son armée réalisait des avancées sur quasiment tous les fronts de la guerre en Syrie depuis le début de l'intervention militaire de son grand allié russe. Les terroristes ont pris de nombreuses régions en Syrie. Mais récemment, après la participation de l'armée de l'air russe, la situation s'est beaucoup améliorée et je peux dire que l'armée réalise des avancées sur quasiment tous les fronts, a affirmé M. Assad au cours d'une interview à la chaîne de télévision chinoise Phoenix TV, diffusée hier en Syrie. Dès le premier mois de l'intervention russe, qui a débuté le 30 septembre, les groupes terroristes ont reculé et ont commencé à fuir par milliers vers la Turquie et des pays européens, a-t-il déclaré. Dans la phraséologie du régime syrien, le terme terroriste désigne tous les rebelles sans distinction: modérés, islamistes ou djihadistes. A la question de savoir si Moscou a envoyé des forces terrestres en Syrie, M. Assad a répondu que les Russes comptaient sur les forces terrestres syriennes pour combattre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). Ils se coordonnent avec nous, a-t-il assuré. La Russie mène depuis fin septembre une campagne de bombardements sur la Syrie contre des groupes armés rebelles et a récemment intensifié ses frappes contre l'EI. A la question de savoir s'il prévoyait de se présenter à une éventuelle élection présidentielle, qui serait prévue dans le cadre d'un règlement politique en Syrie, M. Assad a répondu : ceci est un droit.
'Encore trop tôt' Il est encore trop tôt pour dire si je serai candidat ou pas, a-t-il cependant affirmé. Un calendrier de sortie de crise adopté par les grandes puissances à Vienne le 14 novembre prévoit une réunion entre représentants du régime de M. Assad et de l'opposition d'ici au 1er janvier 2016, la formation d'un gouvernement de transition dans les six mois, l'adoption d'une nouvelle Constitution puis des élections libres dans les dix-huit mois. Mais le président syrien a remis en cause cette feuille de route affirmant qu'il ne pouvait y avoir de calendrier de transition prévoyant des élections tant que des régions étaient contrôlées par les rebelles. M. Assad a indiqué par contre qu'il appuyait les efforts russes pour l'organisation d'une nouvelle réunion de dialogue entre le régime et l'opposition, tout en martelant qu'il n'y aurait pas de solution politique tant que le terrorisme n' est pas vaincu en Syrie. Même si la communauté internationale est unie dans la lutte anti-EI, des divergences persistent sur les moyens de régler le conflit syrien, la Russie cherchant à associer le régime de Bachar al-Assad à toute solution alors que les Occidentaux réclament le départ du chef de l'Etat. Depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, la guerre a fait au moins 250 000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés. Des pans entiers du territoire sont sous l'emprise de l'EI et d'autres groupes armés.
Le porte-avions français en mesure d'agir à compter d'aujourd'hui Le porte-avions français Charles de Gaulle, déployé en Méditerranée orientale, pourra engager dès lundi ses chasseurs contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, a annoncé hier le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Il sera en mesure, avec les avions de chasse qui sont à bord, complétés par les avions de chasse qui sont à proximité et qui ont déjà frappé sur le territoire de l'Etat islamique, d'agir à partir de demain (lundi), a déclaré M. Le Drian sur la radio Europe 1, neuf jours après les attentats de Paris revendiqués par l'EI qui ont fait 130 morts et 350 blessés. L'armée française va disposer dans la région des 26 chasseurs embarqués sur le porte-avions - 18 Rafale et huit Super Etendard - en plus des 12 appareils stationnés aux Emirats arabes unis (six Rafale) et en Jordanie (six Mirage 2000). La lutte contre l'EI est à la fois une guerre de l'ombre et une guerre du champ de bataille, a souligné le ministre. Il faut à la fois combattre un Etat organisé, installé sur une partie de l'Irak et de la Syrie, et un mouvement terroriste international qui a pour objectif de frapper le monde occidental. Il faut traquer les terroristes, ceux qui essaient de frapper la démocratie (..) et il faut en même temps frapper au cœur, dans le champ de bataille, au Levant pour anéantir l'Etat islamique, a-t-il insisté. M. Le Drian s'est félicité de ce point de vue des modifications très sensibles des règles d'engagement, en particulier de l'armée de l'Air américaine contre les champs pétrolifères et les pôles d'approvisionnement pétrolier en Irak et en Syrie. Aujourd'hui la multiplication des actions va considérablement limiter cette capacité, a-t-il souligné, alors que les avions de chasse américains ont commencé à bombarder des camions-citernes transportant du pétrole dans les fiefs de l'EI.