Confronté à une crise politique depuis des mois où il est sans gouvernement, le Maroc prend la bonne voie pour former ce dernier et poursuivre sa vie politique normalement. Le chef de gouvernement marocain désigné Saad Eddine El Othmani n'a pas encore clôturé les négociations pour la formation de sa majorité. Il a annoncé jeudi dernier qu'il va recevoir la liste des partis de la coalition gouvernementale dans les prochaines 48 heures. A l'issue d'une autre réunion du Secrétariat général de son parti, le PJD, El Othmani a indiqué dans une conférence de presse que ''dans deux jours, j'aurais entre mes mains la liste de l'ensemble des ministrables que m'enverront les partis politiques formant la majorité gouvernementale". Pour démentir les rumeurs qui avaient circulé ces derniers jours sur la clôture d'une liste de ministres dont ferait partie le Premier secrétaire de l'USFP Driss Lachgar, El Othmani a précisé que ''nous n'en sommes encore qu'au stade des négociations avec les autres partis concernant les ministères qui seront attribués à chacun des partis de la majorité". En fait, le chef de gouvernement, sous la pression de sa nouvelle majorité, a accepté que les socialistes de l'USFP entrent au gouvernement. Pour autant, les dirigeants et cadres du PJD se sont opposés à ce que Driss Lachgar hérite d'un poste ministériel. Ce qu'avait déjà refusé Abdelilah Benkirane, qui avait été déchargé de sa fonction de chef de gouvernement par le roi. D'autant que Driss Lachgar, qui avait fait un forcing auprès du président du RNI Aziz Akhannouch pour que l'USFP soit intégré dans la majorité, avait déjà déclaré qu'il ne revendiquait pas de poste ministériel. Il semblerait que les listes des partis composant la majorité gouvernementale (RNI, PPS, USFP, UC et MP) avec le PJD soient virtuellement déjà confectionnées. Les déclarations d'El Othmani confirment que le prochain gouvernement devrait être annoncé dans les tous prochains jours, peut-être en début de semaine. Cependant, certains ministères dits ''techniques'' seront occupés par des personnalités qui seront nommées par le roi Mohamed VI, dont celui de l'Intérieur, les Affaires étrangères, la Défense ou l'Education et les Affaires religieuses. Un absent, cependant, l'Istiqlal, évincé de ces négociations du fait des positions et déclarations maladroites de son secrétaire général sur des questions politiques sensibles. Quant au PAM (Parti de l'Authenticité et de la Modernité), il avait déjà annoncé à l'issue des résultats des législatives d'octobre 2016 remportées par le PJD, qu'il sera dans l'opposition.