Après des mois de violences, l'armée reprend le contrôle face aux milices dans le Grand Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté Xinhua sur place. Depuis près d'un an, au moins cinq provinces du Grand Kasaï (Kasaï central, Kasaï oriental, Lomami, Sankuru et Kasaï) ont été victimes des massacres déclenchés à la suite de la mort du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué en août 2016 lors d'une opération des forces de l'ordre. Selon les sources officielles du gouvernement de la République démocratique du Congo, ces violences ont coûté la vie à plus de 400 personnes, dont près de 200 policiers et militaires, depuis le début des affrontements dans ces provinces du centre du pays. Il y a quelques mois, les autorités sécuritaires ont entamé des pourparlers avec la famille régnante du défunt chef coutumier pour trouver un compromis pacifique dans l'ensemble des provinces affectées. Le président Joseph Kabila lui-même a entamé à la fin du mois dernier une visite au Grand Kasaï, où il s'est rendu successivement à Kananga et Mbudi-Mayi. Dans la soirée de lundi, Joseph Kabila est arrivé dans la province du Kasaï, où des partisans de Kamwina Nsapu ont lancé des attaques au mois de mars dernier, pour faire le point sur la situation sécuritaire. "Nous sommes contents que les efforts fournis par les autorités pour retrouver la paix dans notre province soient en train de porter leurs fruits. Nous espérons que la présence du président ici à Tshikapa va apporter plus de solutions", a déclaré Arsène Lusambo, un entrepreneur de la ville de Tshikapa. D'autres habitants de la ville interrogés par Xinhua estiment qu'il faut que le chef d'Etat congolais profite de sa présence dans la province du Kasaï pour trouver une solution aux problèmes liés au retour des déplacés internes, qui ont fui leurs habitations suite aux multiples attaques. Dans son dernier rapport, l'ONU a dénombré des centaines de morts, dont deux experts onusiens en mission dans la région, et plus de 1,5 million d'enfants affectés par les violences. Les combats ont également entraîné le déplacement massif de près de 33.000 personnes vers la frontière angolaise. Il y a quelques mois, Joseph Kabila a ordonné la mise en place d'une base militaire opérationnelle pour porter secours aux policiers engagés depuis le début du conflit dans l'opération contre les miliciens. Selon des sources de la présidence, les multiples déplacements de Joseph Kabila dans cette partie du pays visent notamment à évaluer les effets positifs de ces opérations militaires sur l'ensemble du Grand Kasaï.