General Motors (GM) est redevenu jeudi le premier groupe automobile américain par sa capitalisation boursière, mettant fin à trois mois de règne du spécialiste des véhicules électriques de luxe Tesla, rattrapé par des doutes sur sa croissance. GM était valorisé à 52,13 milliards de dollars jeudi à Wall Street, contre 50,73 milliards pour Tesla, qui lui avait ravi le titre honorifique de premier constructeur américain par valorisation boursière en avril. Ford est à distance, avec une capitalisation de 44,52 milliards de dollars. Tesla, fondé en 2003 par le milliardaire et entrepreneur Elon Musk, a perdu environ 9 milliards de dollars en trois séances boursières. Vendredi dernier, le groupe pesait encore 59,4 milliards de dollars, contre 52,04 milliards à GM. Mais depuis se sont enchaînées de mauvaises nouvelles pour le petit poucet californien, considéré il y a encore quelques jours comme le constructeur automobile le mieux placé pour jouer les premiers rôles dans l'explosion des voitures électriques et l'arrivée des véhicules autonomes. Le constructeur automobile a annoncé lundi avoir livré 22 000 voitures au deuxième trimestre, soit moins que les 23 655 unités attendues par les experts. Une information mal accueillie par les marchés financiers car elle tombe au moment où Tesla va démarrer la production, dès ce vendredi, du "Model 3". Cette berline de milieu de gamme, vendue 35 000 dollars, est censée lui permettre de séduire le grand public et de devenir un constructeur automobile populaire. Les premières livraisons sont prévues le 28 juillet. Observateurs et analystes se demandent si Tesla va pouvoir respecter le calendrier de production et les délais de livraison pour ce nouveau modèle, dont le carnet de commandes est fort chargé.
Echec à des tests de sécurité Jugeant que les marges du groupe étaient sous pression, Goldman Sachs estime en outre que la demande pour les "Model S" et "Model X", les deux seuls véhicules commercialisés actuellement par Tesla, plafonne. La banque prédit par conséquent une dégringolade boursière du titre, qui passerait ainsi de plus de 308 dollars actuellement à 180 dollars dans six mois. D'autant que les concurrents affûtent leurs armes, à l'instar de Volvo Cars, qui a annoncé mercredi qu'il ne lancerait plus que des modèles électriques ou hybrides à compter de 2019, marchant ainsi sur les platebandes de Tesla. Tesla a également jeudi appris que sa berline "Model S" a échoué à passer haut la main des tests de sécurité organisés par un organisme américain. Selon l'Insurance Institute pour la sécurité autoroutière (IIHS), organisme financé par les assureurs, le "Model S" n'a pas totalement satisfait à des tests de sécurité consistant à évaluer la résistance d'un véhicule dans cinq situations dangereuses comme percuter un arbre ou un poteau. En conséquence, le spécialiste des véhicules électriques, souvent habitué à occuper le haut du podium dans de nombreux classements sur la sécurité, n'a pas pu obtenir la note maximale dans l'échelle d'IIHS. C'était la deuxième fois que le "Model S", dont le prix de base est d'environ 70 000 dollars, était testé par l'agence après qu'il n'eut pas obtenu la meilleure note à un premier test. "Le principal problème avec la performance du +Model S+ était que la ceinture de sécurité n'avait pas assez retenu le buste du mannequin, de sorte que la tête percutait le volant violemment en dépit de l'airbag", affirme l'IIHS. Les tests gouvernementaux, menés par l'agence fédérale de la sécurité routière (NHTSA), "ont trouvé que les risques de blessures associés aux +Model S+ et +Model X+ sont les plus faibles de toutes les voitures testées, ce qui en fait les véhicules les plus sûrs de l'histoire", a déclaré un porte-parole de Tesla. Ceci se traduit, selon lui, par le fait que les polices d'assurance des propriétaires des voitures Tesla sont 5% moins chères que les modèles comparables. Les tests de la NHTSA et ceux de l'IIHS sont différents.