Dossier réalisé par : Saïd B. La célébration du 64e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, le 1er novembre prochain, constitue, entre autres, une très bonne opportunité d'évoquer l'amitié et la solidarité caractérisant les relations liant l'Algérie à plusieurs pays dont la chine. Ironie du sort, cette année 2018 coïncide avec le 60e anniversaire de l'établissement des relations entre notre pays et la chine. En juillet dernier, c'était une première aubaine pour réitérer l'attachement constant des deux pays à aller de l'avant vers la consolidation du partenariat stratégique global entretenu depuis 2014. En novembre prochain ce serait donc la deuxième fois en cette année de réitérer l'attachement des deux pays à la consolidation de ce lien indéfectible entre les deux peuples. Encore faut-il noter au passage que la Chine conserve la première place au rang des partenaires commerciaux de l'Algérie, avec une moyenne annuelle qui dépasse 8 milliards USD. D'ailleurs dans le message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika adressé , au mois de décembre dernier à son homologue chinois, Xi Jinping, à l'occasion du 59e anniversaire de l`établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, écrit, entre autres que l'Algérie et la Chine "ont toujours fait montre de solidarité et d'entraide en toute circonstance", a estimé le chef de l'Etat, rappelant qu'"à la lumière des défis actuels marquant les relations internationales, nous poursuivrons notre coopération, de manière à réaliser la stabilité et à promouvoir nos deux pays".
Développement positif et soutenu des relations d'amitié ancestrale Depuis l'établissement des relations diplomatiques le 20 décembre 1958, l'Algérie et la Chine ont réalisé un développement positif et soutenu dans les relations d'amitié ancestrales, fondées sur le respect mutuel, la coopération et la solidarité. La coopération bilatérale pragmatique a également été approfondie et élargie dans divers domaines. La Chine reconnaît le Gouvernement provisoire de la République algérienne, le 20 décembre 1958. En 1971, l'Algérie avait joué un rôle primordial dans l'entrée de la Chine, au Conseil de sécurité des Nations unies, en présentant la résolution qui a lui a permis d'effectuer son retour à l'Assemblée des Nations unies. Et justement en décembre dernier, l'ambassadeur d'Algérie en République Populaire de chine, M. Ahcène Boukhelfa, avait déclaré à une délégation de journalistes algériens qu' "En 60 années d'existence, les relations bilatérales ont connu une grande évolution, à telle enseigne que les deux pays sont devenus de véritables partenaires, aussi bien au plan bilatéral, que sur la scène internationale.". Il a, en outre, précisé que "la République populaire de Chine a été l'un des premiers soutiens politiques de l'Algérie combattante, alors que le peuple algérien luttait pour le recouvrement de son indépendance en menant la lutte de libération. Les autorités officielles à Pékin et le Gouvernement provisoire de la République algérienne décidaient, le 20 décembre 1958, d'établir des relations diplomatiques". L'ambassadeur algérien en Chine a saisi l'occasion pour préciser que l'Algérie avait joué un rôle primordial dans l'entrée de la Chine, en 1971, au Conseil de sécurité des Nations unies, en présentant la résolution qui a lui a permis d'effectuer son retour à l'Assemblée des Nations unies. Il ajoute, à l'occasion, que les visites d'État effectuées par les présidents des deux pays (l'Algérie et la Chine) ont été des moments forts dans le calendrier des relations bilatérales. "Des visites qui ont contribué fortement à la consolidation et au rehaussement des relations dans tous les secteurs.". L'ambassadeur algérien en chine n'a pas omis, également de rappeler, notamment "la signature du partenariat stratégique global entre les Présidents des deux pays, le premier du genre signé avec un pays arabe". "Les nombreuses visites et rencontres intervenues entre des responsables algériens et chinois ont permis d'établir un courant d'échanges conséquent dans les domaines de l'économie, du commerce, de la culture, mais aussi dans les technologies de l'information et de la communication", a précisé le diplomate algérien.
Des relations économiques et commerciales entre les deux pays La Chine reste le premier fournisseur commercial de l'Algérie, avec plus de 7 milliards de dollars d'exportations, soit plus de 19% de la totalité des importations de l'Algérie. Une place que la Chine détient depuis plusieurs années d'ailleurs. Il faut remarquer aussi la croissance accélérée qui a marqué les relations algéro-chinoises au cours des dernières années, une croissance qui s'est traduite, entre autres, par l'initiative de la "ceinture et la route" de projet stratégique intégré ayant pour but le renforcement de la coopération entre les Etats au service de leurs objectifs de développement et leur intérêts communs, à travers notamment la multiplication des investissements, relevant que l'Algérie était un "acteur incontournable dans la relance de la coopération sino-arabe", et ce, au regard de ses relations distinguées avec la Chine et son rôle pivot dans le monde arabe. Proposée par le président chinois Xi Jinping, la "ceinture et la route" est une initiative stratégique de développement et est composée de deux concepts principaux, à savoir: "la route de soie économique terrestre" et "la route de soie maritime". La Chine a consacré 126 milliards de dollars pour la réalisation de ce plan.
Des relations bilatérales S'agissant des champs de coopération bilatérale, la Chine s'emploie à la réalisation de plusieurs projets d'infrastructures sur tout le territoire, sans oublier la signature, par les deux pays, d'accords dans les domaines de l'agriculture, la pêche et autres. Il ne faut pas non plus, oublier les efforts consentis dans le domaine des sciences, technologies et applications de l'espace ayant été couronnés par le lancement du premier satellite algérien (ALCOM SAT 1) depuis la Chine le 11 décembre dernier. Cet évènement a été une halte importante dans le renforcement de la coopération bilatérale. Il y a également cet intérêt qu'accordait l'Algérie à la réalisation du Port d'El Hamdania (120 km Nord-ouest d'Alger) qui sera assurée par la Chine avec un crédit de 3,3 milliards de dollars. Ce projet revêt un aspect stratégique sur les plans local et régional, permettant de lier les marchés chinois et africain via la route transsaharienne qui relie l'Algérie à Lagos (Nigéria), ce qui attirera les investisseurs vers la zone logistique autour du port. De plus, l'Algérie et la Chine ont signé en octobre 2016 une convention cadre en matière de renforcement des capacités de production visant la restructuration des relations économiques bilatérales "basées non seulement sur l'échange commerciale mais également la signature de contrats de réalisations publiques et l'orientation vers la dynamique d'investissement et de coproduction à travers la mise en place d'un cadre d'application et une base de partenariat industriel et économique entre les deux pays". L'accord couvre les domaines suivants : les industries manufacturières, l'exploitation des ressources et énergies (gaz et pétrole), les industries mécaniques, l'industrie ferroviaire, la sidérurgie, les infrastructures, l'industrie pétrochimique, les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, la transformation des minéraux, la construction, l'électroménager et la coopération technique. Ce qui montre bien que les relations économiques entre les deux parties, en constante évolution, au point où on compte plus de 1.000 entreprises chinoises présentes en Algérie, et cela depuis 40 ans déjà. Mieux encore, depuis l'élection du Président de la République Abdelaziz Bouteflika, cette présence est devenue de plus en plus accrue. Il y a lieu de remarquer également que la règle 51/49 n'a jamais été un obstacle pour les entreprises chinoises, pour venir investir en Algérie.Sur le registre de la délivrance des visas aux citoyens chinois, les chiffres de l'année dernière sont illustratifs du flux des chinois dans notre pays puisque le consulat algérien à Pékin a délivré plus de 40.000 visas, durant les 10 premiers mois de 2017, 50.000 en 2016 et 56.000 en 2015, ce qui reflète une grande présence de la communauté chinoise en Algérie. 55.000 Chinois se trouvent actuellement en Algérie, dont 45.000 travailleurs. Les autres sont des résidents permanents. Quant aux Algériens résidant en Chine, on compte seulement 300 Algériens sont établis en Chine pour de longues durées ou de façon définitive. Environ 800 Algériens sont portés sur les registres consulaires, et 560 le sont sur les registres électoraux. De plus le nombre de commerçants et d'hommes d'affaires visitant la Chine est en progression constante où les deux parties concluent des projets d'investissement ou bien d'import-export.
De la projection du nouveau plan quinquennal 2019-2023 entre les deux pays Pour assurer le développement des relations entre les deux parties dans cette dynamique de la progression continue, l'Algérie et la Chine ont convenu, cette année 2018 à Pékin, d'établir un bilan des réalisations effectuées dans le cadre du plan quinquennal 2014-2018 et de projeter un nouveau plan quinquennal 2019-2023. Cette volonté s'est dégagée lors des entretiens entre le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avec son homologue chinois Wang Yi, dans le cadre de sa visite officielle en Chin. La preuve c'est que les deux ministres sont convenus de poursuivre la concertation entre les deux pays pour la concrétisation des projets en cours de maturation. Rappelant le Partenariat Stratégique Global algéro-chinois, décidé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue, Chinois XI Jinping en 2014, les deux ministres se sont félicités de la qualité des liens qui unissent l'Algérie et la Chine et du niveau atteint dans la mise en œuvre des projets conjoints et du plan quinquennal 2014-2018. Les deux ministres ont aussi convenu de maintenir et de renforcer la concertation entre les deux pays dans les fora internationaux. A cette occasion, le cadre juridique de la coopération algéro-chinoise s'est vu enrichi par la signature de trois accords portant respectivement sur les domaines des consultations politiques entre les deux pays, du tourisme et de l'exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service des deux pays. Enfin, il est très important de faire remarquer que le partenariat stratégique sino-algérien repose sur la "confiance mutuelle". Ce qui explique cette entente " historique " qui se poursuit d'une manière bien constante.