Younès Adli, écrivain prolifique et universitaire, a animé une conférence à la maison de la culture de Tizi-Ouzou dans le cadre d'une journée d'étude sur le rôle de tajmait dans l'insurrection de 1871. La communication de Younes Adli, également docteur en langue et culture berbère, a été structurée en trois grandes parties portant, la première, sur « les textes coloniaux déstructurants », la deuxième sur « les réactions autochtones » et enfin la troisième sur « les preuves par l'après 1871 ». Dans la première partie, le conférencier a d'abord fait référence à l'instruction du 11 juin 1863 qui recommandait à l'échelle du territoire « sénatus-consultisé » de donner «l'investiture officielle aux réunions de notables, qui, sous la dénomination de djemaâ, représentent l'intérêt collectif ». Il a ensuite abordé le décret du 20 mai 1868 qui portait interdiction de la djemaâ de village et autorisait un seul conseil par ârch (composé de douze membres choisis par l'administration), à la tête duquel est nommé un caïd. Il a enfin évoqué le décret du 24 décembre 1870 qui élargissait l'instruction du 11 juin 1863 à tout le territoire civil. Ces textes ont eu pour résultat de remplacer officiellement la véritable djemaâ de village par un conseil de notables à la solde de l'administration coloniale. Dans la deuxième partie, Younès Adli a appréhendé les réactions des autochtones. Il y a distingué la réaction populaire et la réaction féodale. A travers la première, il a suivi la djemaâ de village contrainte à la clandestinité mais évoluant en pleine symbiose avec l'ordre religieux de la Rahmaniya encore toléré avec ses zaouias. Cependant, au déclenchement de la guerre de 1871, l'enrôlement des imsseblen, ces volontaires au combat (car la Kabylie ne possédait pas d'armée régulière), s'était fait par la djemaâ, comme de tradition. Dans la deuxième, c'est-à-dire la réaction féodale, le conférencier a parlé de El-Hadj Mohamed Mokrani qui « ne s'est arrimé à la guerre insurrectionnelle de 1871 qu'après avoir tenté en vain une alliance avec certaines familles féodales du Sud et du Titteri afin de négocier une certaine paix avec l'administration coloniale ». Dans la troisième partie de sa conférence, enfin, Younès Adli a voulu apporter des preuves du rôle joué par la djemaâ en allant explorer l'après 1871, à travers les déportations en Nouvelle-Calédonie. Il commence par rappeler « le procès des grands chefs de l'insurrection » qui s'est tenu à Constantine en 1873. Il a relevé que sur les 152 accusés, 73 étaient des chefs traditionnels (de village, du ârch et de taqbilt, la confédération de tribus). Ensuite il a abordé la révolte canaque de 1878 en Nouvelle-Calédonie. Certains écrits ont fait mention de la main forte prêtée par les détenus algériens à l'administration pénitencière afin de réprimer cette révolte. L'orateur a apporté de nouvelles précisions à ce sujet, en avançant que pour les détenus kabyles les noms retenus par ces écrits étaient ceux des féodaux et non ceux des chefs traditionnels et des chefs religieux de la Rahmaniya. Comme quoi, la paysannerie était restée fidèles à ses valeurs même en détention en Nouvelle-Calédonie. Younès Adli, écrivain prolifique et universitaire, a animé une conférence à la maison de la culture de Tizi-Ouzou dans le cadre d'une journée d'étude sur le rôle de tajmait dans l'insurrection de 1871. La communication de Younes Adli, également docteur en langue et culture berbère, a été structurée en trois grandes parties portant, la première, sur « les textes coloniaux déstructurants », la deuxième sur « les réactions autochtones » et enfin la troisième sur « les preuves par l'après 1871 ». Dans la première partie, le conférencier a d'abord fait référence à l'instruction du 11 juin 1863 qui recommandait à l'échelle du territoire « sénatus-consultisé » de donner «l'investiture officielle aux réunions de notables, qui, sous la dénomination de djemaâ, représentent l'intérêt collectif ». Il a ensuite abordé le décret du 20 mai 1868 qui portait interdiction de la djemaâ de village et autorisait un seul conseil par ârch (composé de douze membres choisis par l'administration), à la tête duquel est nommé un caïd. Il a enfin évoqué le décret du 24 décembre 1870 qui élargissait l'instruction du 11 juin 1863 à tout le territoire civil. Ces textes ont eu pour résultat de remplacer officiellement la véritable djemaâ de village par un conseil de notables à la solde de l'administration coloniale. Dans la deuxième partie, Younès Adli a appréhendé les réactions des autochtones. Il y a distingué la réaction populaire et la réaction féodale. A travers la première, il a suivi la djemaâ de village contrainte à la clandestinité mais évoluant en pleine symbiose avec l'ordre religieux de la Rahmaniya encore toléré avec ses zaouias. Cependant, au déclenchement de la guerre de 1871, l'enrôlement des imsseblen, ces volontaires au combat (car la Kabylie ne possédait pas d'armée régulière), s'était fait par la djemaâ, comme de tradition. Dans la deuxième, c'est-à-dire la réaction féodale, le conférencier a parlé de El-Hadj Mohamed Mokrani qui « ne s'est arrimé à la guerre insurrectionnelle de 1871 qu'après avoir tenté en vain une alliance avec certaines familles féodales du Sud et du Titteri afin de négocier une certaine paix avec l'administration coloniale ». Dans la troisième partie de sa conférence, enfin, Younès Adli a voulu apporter des preuves du rôle joué par la djemaâ en allant explorer l'après 1871, à travers les déportations en Nouvelle-Calédonie. Il commence par rappeler « le procès des grands chefs de l'insurrection » qui s'est tenu à Constantine en 1873. Il a relevé que sur les 152 accusés, 73 étaient des chefs traditionnels (de village, du ârch et de taqbilt, la confédération de tribus). Ensuite il a abordé la révolte canaque de 1878 en Nouvelle-Calédonie. Certains écrits ont fait mention de la main forte prêtée par les détenus algériens à l'administration pénitencière afin de réprimer cette révolte. L'orateur a apporté de nouvelles précisions à ce sujet, en avançant que pour les détenus kabyles les noms retenus par ces écrits étaient ceux des féodaux et non ceux des chefs traditionnels et des chefs religieux de la Rahmaniya. Comme quoi, la paysannerie était restée fidèles à ses valeurs même en détention en Nouvelle-Calédonie.