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Proposition pour une issue à la crise.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 19 - 08 - 2012


par Mahmoud Hammana, samedi 18 août 2012, 14
-Le présent article par lequel je réitère ma conception de la solution à la crise du pays se situe au prolongement de beaucoup d'autres articles qu'il m'a été donné de rédiger à ce propos et dont le dernier en titre,en arabe »beyna kawssein »,attend d'etre publié par le site. -En effet,maintenant que chacun a fait le constat de faillite en fonction de la manière dont il appréhende la situation algérienne,le pragmatisme veut que l'on entreprenne les démarches susceptibles d'engager l'action salvatrice que préconise le processus du changement à l'effet d'etre objectifs et rationnels.
-Bien que je ne suis pas partisan de l'option pacifique ,s'agissant de l'une des plus barbares des tyrannie,les spécifictés du cas algérien m'interpellent pour adapter ma propostion aux souffrances et à la douleur endurées par le peuple appelé à livrer une troisième guerre contre le néocolonialisme pour la récupération de sa souveraineté spoliée ,et ménager le minimum d'engagement encore vif au sein d'une ame algérienne meurtrie et le stimuler.
-Il est désormais établi que notre problème demeure de faire adhérer tous les algériens à un processus qui fera l'unanimité afin de garantir son aboutissement et réduire au minimum les éventualités d'échec compte tenu de beaucoup de facteurs,entre autres sociologique,qui remontent loin dans le temps.
-Ce processus passe inéluctablement par l'adoption de tout un chacun d'une attitude commune vis-à-vis des impératifs du changement,chose qui s'avère ,du moins à moyen terme,problématique au regard de notre détermination à persister à fustiger les généraux et éluder et notre entière responsabilité dans la détérioration de la situation dans le pays qui a généré autant de fléaux sociaux ayant conduit à la perversion de la société et le fondement de la crise qu'il faut chercher dans notre incapacité à nous prendre en charge et de tabler sur l'apport extérieur pour notre salut. -Pour se faire,et à l'instar de toutes autres révolutions,notre action doit s'étaler sur quatre étapes dont :
a)-la première consiste à s'abstenir à répondre aux offres du système visant de faire de la population une procession de cassandres,la traitrise et la complicité ayant toujours été à l'origine de nos échecs.
Mais là aussi on est incapable d'honorer notre engagement de se départir du système pour se mettre au diapason de l'opposition ;car quand je constate ces dizaines de milliers de jeunes qui se font inscrire en tant que gardes communaux policiers et autres pour servir la tyrannie aux détriments des aspirations légitimes de leur propre peuple ou quand notre jeunesse,pour toute réaction,résolument tournée vers l'émigration clandestine ,serve dans la campagne électorale de tel ou tel candidat,alors qu'elle est totalement convaincue qu'il ira grossir le rang des larbins du système en aidant de la sorte ses futurs malfrats qui se voilent, à l'occasion, de pudeur d'un patriostisme frelaté, et ce,pour un pécule dérisoire qui ne justifie pas son aliénation et qui en dit long sur ce civisme qui nous fait tant défaut et qui devait en principe nous rendre plus attaché à l'idéal national,on comprend aisément le contraste flagrant entre notre aspiration à la liberté et notre penchant d'arriviste qui finit toujours par prendre le dessus sur fond d'une lacheté qui ne dit pas son nom.D'autant plus qu'il ne s'agit que de relever ce tout petit défi et non de prendre les armes pour gagner le maquis.
-La conjugaison des tares héritées d'une longue et rude colonisation fait que l'on s'accommode aujourd'hui du statu quo qui prévaut depuis le retrait militaire français et qui n'a d'autre interprétation que la crise de confiance en soi que la propagande officielle tient à rendre plus profonde pour entretenir son hégémonie en agissant terriblement sur les esprits.
-Ce stade,qui ne nous engage pourtant en rien mais déterminant de la suite du processus,reste toutefois inacessible pour les raisons citées plus haut et notre indispotion à consentir à tous les sacrifices comme tribu incontournable pour la concrétisation de notre projet.
-On est peut-etre amené à croire que ceux qui manifestent servilement leur attachement au système sont à chercher parmi les nécessiteux,alors que que c'est la couche la plus aisée d'une société aux prises avec ses contradictions et dont ces tares sont à inscrire à son passif,qui est la plus sollicitée et qui,d'ailleurs,ne s'embarrasse pas de prendre les devants de la scène pour afficher éffrontément sa sympathie à la dictature lors de la décennie rouge dans une démonstration souvent provocatrice à l'endroit de ceux qui ont jugé plus sage d'opter pour la neutralité quand le courage de défendre la vertu vient de leur manquer et qui livrent une lutte terrible pour maitriser le sentiment de la haine née de la ségrégation sciemment entretenue par le pouvoir entre les différentes couches de la société dont l'inconscience est telle qu'elle requière un travail de sensibilisation de longue haleine pour une prise de conscience des défits tous azimuts qu'on se doit de relever pour une approche plus élaborée de notre contexte et qui demeure du ressort d'une opposition toujours à l'état embryonnaire par ce que manquant de supports à l'intérieur du pays d'une part et qui malgré tout compte sur les moyens de bord pour rester active et de la démission des élites qui paraissent s'accommoder mal de la transition démocratique d'autre part.
-b)-L'exploitation rationnelle des réseaux sociaux(facebook notamment) qui nous permettra de mettre à contribution l'expérience de nos voisins et ce,d'une manière qui sert notre cause et non comme espace de détente ou de provocations(apposition de séquences vidéo et d'images qui n'ont aucun rapport avec la cause qu'on est sensé défendre frisant parfois le ridicule et l'obstination de beaucoup d'internautes à engager les débats ouverts par les bonnes volontés sur un terrain autre que celui voulu par leurs auteurs)car la gestion de cet espace laisse dans son ensemble à désirer tant il me semble que la mission de cet redoutable outil de plus en plus craint par les régimes totalitaires et qui a permit à d'autres peuples de renverser leur régime n'est pas appréhendée chez-nous dans toutes sa dimension .C'est la raison pour laquelle nous rencontrons toujours les memes difficultés et les memes incertitudes pour amorcer notre décollage ;se situant à la croisée des chemins entre notre aspiration à la liberté et notre incapacité de s'exprimer sur le terrain d'une manière appropriée,notre action restant toujours stéréotypée et conjecturelle et n'obéit à aucune stratégie si ce n'est celle de l'improvisation et de l'anarchie à la grande joie d'un pouvoir qui n'hésite pas à engager ses larbins ,copieusement rétribués,pour sévir sur la toile à l'effet de créer la confusion et de jeter le discrédit sur toute option salutaire qui mettra en danger son avenir politique .Tout comme l'est le manque d'éducation politique perceptible au désintéressement des internautes de contribuer à l'enrichissement des débats ,bien qu'il s'agit là d'un aspect non moins important de notre combat ,nombre de contributions touchant à notre devenir restent toujours sans commentaires ;ce qui dénote notre inaptitude à évoluer dans un monde en constante mutation et dans un environnement régional impitoyable. -
c)-La désobéissance civile qui constituera la troisième étape de ce long processus reste tributaire de notre gestion des deux premières et de notre disposition à surmonter les morsures de l'adversité et de faire table rase de nos préjugés,car il y va de l'intérêt de tous de se focaliser autour d'un meme objectif et de négocier nos revendications,notamment la question amazigh perçue à juste comme un déni identitaire et ce,dans un cadre global une fois ce régime honni balayé car seule une démocratie peut etre sensible à nos préoccupations,quitte à opter par la suite pour un système fédéral à meme de satisfaire toutes les exigences.Celà nous permettra de faire échec aux tentatives du pouvoir et de ses larbins de continuer à instrumentaliser les composantes de l'identité nationale pour servir leurs desseins macabres et ne sera possible qu'en banalisant les anathèmes religieux qui suscitent la controverse au sein de la classe politique et de les empécher de faire de notre révolution le credo par excellence de leur légitimité aux détriments du devenir de la nation qu'il ne faut plus sacrifier sur l'autel de la voracité et de l'affairisme d'une minorité faussement défenderesse des valeurs de la république et qui, malheureusement demeure prépondérante et dont le dictat est curieusement avalisé par la majorité en raison de son immobilisme .
Ce stade une fois atteint, nous permettra de prendre à témoin l'opinion publique internationale sur le caractère pacifique de notre combat et d'escompter en conséquence son soutien afin de prévenir les massacres à grande échelle quand l'épreuve de force avec le pouvoir deviendra nécessaire.
-d)-L'investissement massif de la rue qui sera l'ultime phase de notre combat tendant à la récupération de notre souveraineté confisquée devra se faire dans le meme esprit de solidarité en s'inspirant du parcours de nos voisins afin de pouvoir controler toutes les dérives dans un contexte ou tous les dépassements sont prévisibles et prévenir la réaction d'un pouvoir qui n'a jamais été aussi vulnérable qu'aujourd'hui pour avoir perdu ses supports à l'extérieur de faire avorter notre soulèvement ou, à défaut, le récupérer à son profit et celui de l'agenda des grandes puissances dont les officiels ont volé dans un passé récent à son secours et récusé, intérets économiques obligent,l'implication de l'institution militaire dans les massacres des civils. -Une fois engagé,ce processus doit etre mené à son terme et toucher simultanément toutes les régions du pays dans le but d'endiguer la concentration des forces antiémeutes sur une région donnée indépendamment des atrocités futures en tenant à l'esprit de l'irréversibilité de notre révolte,tout recul rendra le pouvoir enclin à plus de brutalité et de violence. -Au demeurant, tout le monde doit s'y mettre d'autant plus que le contexte régional n'a jamais été aussi favorable qu'aujourd'hui pour emboiter le pas à nos voisins et avoir nous aussi notre printemps arabe.
- Hammana mahmoud,retraité-algérie


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