Et si c'était le dernier match de Coupe du monde pour Lionel Messi ? «La Pulga» a soufflé dimanche ses 31 bougies et aura 35 ans pour le Mondial-2022, ce qui commence à faire pour un joueur offensif. Or, un nul ou une défaite face au Nigeria aujourd'hui, et c'est la porte. Mathématiquement, c'est possible Avec un petit point, l'Argentine et ses deux étoiles sur le maillot est dernière de son groupe, ex aequo avec l'Islande mais avec une différence de buts inférieure (-3 contre -2 pour la sélection novice en Coupe du Monde). La Croatie, qui a humilié les Argentins 3-0, est déjà qualifiée avec ses six points tandis que le Nigeria est 2e avec trois points. L'équation est donc relativement simple : Messi et compagnie peuvent terminer deuxièmes de leur groupe s'ils battent le Nigeria et que, dans le même temps, l'Islande ne bat pas la Croatie. Si la sélection nordique gagne, il faut que la différence de buts argentine soit meilleure pour que les Argentins se qualifient et affrontent au tour suivant le premier du groupe C, celui de la France. Et sur le terrain ? Mais l'Argentine peut-elle battre le Nigeria ? Ses derniers résultats et le lourd climat qui l'entoure n'incitent pas forcément à l'optimisme. Dimanche, le président de la fédération (AFA), Claudio Tapia, et un cadre du vestiaire, Javier Mascherano, ont dû appeler à l'union sacrée alors que le sélectionneur Sampaoli, et même Messi, ont été critiqués après la défaite contre la Croatie. «Nous avons une seule demande à faire aux supporters de la sélection, nous leur demandons de soutenir ce groupe, ce staff technique et ce rêve, parce que nous devons nous qualifier mardi prochain contre le Nigeria», a dit Claudio Tapia dimanche, après avoir conforté son sélectionneur. Les rumeurs de rupture entre «Sampa» et ses cadres, dont Mascherano et Messi ? Balayées par le premier, qui a assuré que «la relation avec le sélectionneur est totalement normale».
«Nous devons nous unir» «Nous savons que la situation est complexe, nous devons nous unir, exprimer nos opinions, faire tout ce qui est possible pour que l'équipe prépare le match dans les meilleures conditions possibles», a encore estimé l'ancien Barcelonais. Une élimination dès la phase de groupes serait infamante pour l'Argentine, qui, malgré sa campagne de qualifications longtemps pathétique et sa préparation tronquée - un seul match amical, contre les sans grades d'Haïti -, nourrissait les plus grandes aspirations. D'autant que la bande à Messi restait sur une finale, certes perdue, en 2014 contre l'Allemagne, et que l'Argentine n'a été éliminée qu'une seule fois en phase de poules depuis son dernier sacre mondial, en 1986. C'était en 2002 et elle était alors entraînée par le mentor de Jorge Sampaoli, Marcelo Bielsa.
Sampaoli, nouveau coup de poker ? Attention au Nigeria : les hommes de Gernot Rohr ont livré un joli match aux Islandais, ponctué d'un doublé du Moscovite Ahmed Musa, chouchou du CSKA. Et sont sur une bonne dynamique, contrairement à leurs adversaires. Afin d'enrayer la spirale négative, Sampaoli pourrait être tenté de faire une nouvelle fois évoluer son onze de départ. Serait notamment concerné le gardien Willy Caballero, auteur d'une bourde monumentale face à la Croatie. Il devrait laisser sa place dans les buts au gardien de River Plate, Franco Armani, tandis que Gonzalo Higuain et Angel Di Maria, remplaçants contre la Croatie, pourraient débuter. Un nouveau coup de volant avant un match clé? Ne comptez pas sur les Argentins pour critiquer «Sampa». Même le fantasque Diego Maradona, volontiers libre de ton sur l'actualité de l'Albiceleste, veut aider l'équipe. «Cela nous fait trop mal de voir la Croatie venir nous mettre trois buts et de rester les bras croisés à ne rien faire», a-t-il dit sur la chaîne vénézuélienne Telesur. Alors, la der' de Messi ? «Le football lui doit un Mondial», avait estimé Sampaoli en octobre dernier. Mais c'est l'Argentine qui doit lui permettre de l'atteindre et, jusqu'à présent, le génial N.10 est trop seul sous le maillot ciel et blanc