L�Allemagne de Joachim L�w a atteint les demi-finales du Mondial- 2010 avec un style de jeu ambitieux et un groupe de joueurs unis, tout ce qui a manqu� � la France et � l�Italie, les finalistes du Mondial-2006 piteusement renvoy�s chez eux apr�s trois matches. Retrouver l�Allemagne dans le dernier carr� d�un Mondial, contre l�Espagne ce soir � Durban, n�est pas une surprise : la Nationalmannschaft est pr�sente � ce stade de la comp�tition pour la 12e fois en 17 participations. Mais Joachim L�w a r�ussi � insuffler un �tat d�esprit particulier � sa jeune s�lection. Volontairement ou pas, le s�lectionneur a pris le contre-pied de ses homologues italien et fran�ais. STYLE DE JEU Quelques heures apr�s la finale de l�Euro-2008 perdue contre l�Espagne (1-0), L�w lance � ses adjoints un slogan qui l�anime depuis : �Etre sacr� champion du monde avec une vision d�fensive et en marquant un seul but d�cisif, comme l�a fait l�Italie en 2006, ce n�est plus possible�. �On ne pourra devenir champion du monde que si on pratique un jeu offensif qui pose probl�me � nos adversaires�, r�p�te-t-il � ses joueurs au cours des matches de qualification pour le Mondial-2010 et des rencontres amicales. Malgr� leur jeunesse et leur manque d�exp�rience, L�w retient �zil, M�ller, Khedira, Badstuber, des joueurs techniquement dou�s et rapides. Il �carte en revanche Frings, Metzelder, Hitzlsperger et Kuranyi, qu�il juge trop lents et/ou vieillissants. Pour Joachim L�w, la discipline tactique est capitale : l�occupation du terrain, les distances entre les joueurs et les combinaisons sont inlassablement travaill�es � l�entra�nement pour �tre automatis�es, tandis que sur le tableau noir, il divise le terrain en 18 rectangles o� chaque joueur se voit assigner des directions de jeu. �Chaque joueur doit se rendre disponible et aller dans les espaces d�s qu�il a pass� le ballon. Cela donne du rythme et du dynamisme � notre jeu�, expliquait- il apr�s la d�monstration contre l�Argentine (4-0) en quart de finale. GESTION DES JOUEURS M�me s�il n�a jamais �t� international lorsqu�il �tait joueur, m�me si son palmar�s d�entra�neur en club est plus que modeste, L�w, 50 ans, inspire un respect dont n�a jamais b�n�fici� le Fran�ais Raymond Domenech. �Jogi�, f�ru de yoga et de psychologie, a parfaitement r�ussi l�int�gration des champions d�Europe 2009 Espoirs (Neuer, �zil, Khedira, Boateng) dans le groupe qui a termin� 3e du Mondial-2006 et 2e de l�Euro-2008. La diff�rence d��ge n��tait certes pas �norme, et la personnalit� des �anciens� comme Lahm, Schweinsteiger, Klose, Mertesacker, travailleurs et fuyant le �star-system�, a facilit� les choses. �Personne ne tire la couverture � lui, c�est un v�ritable plaisir d��voluer dans ce groupe�, admire l�attaquant Miroslav Klose, qui a pu mesurer l�une des qualit�s du s�lectionneur : sa fid�lit�. M�me si Klose et Podolski ont connu une saison difficile avec 5 buts � eux deux, L�w les a toujours consid�r�s comme indiscutables en s�lection. �Je sais ce dont ils sont capables�, mart�le-t-il devant des observateurs m�dus�s. Depuis le d�but du tournoi, Klose et Podolski ont marqu� 6 buts � eux deux. A l�inverse, quand un joueur sort du rang et nuit � l�ambiance du groupe, comme Frings apr�s l�Euro-2008, ou Kuranyi vex� d��tre rel�gu� en tribunes, Joachim L�w ne pardonne pas.