Un groupe d'universitaires se définissant comme «des activistes de l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou» a signé une déclaration appelant à l'intensification de la mobilisation populaire pour faire échec au rendez-vous électoral du 12 décembre prochain. L'appel a été rendu public, à l'issue de la réunion tenue dans la journée de dimanche. Réunion durant laquelle «un débat, écrivent les signataires de l'appel, a été engagé sur la situation politique du pays». L'autre but du conclave est «de participer à la réflexion autour des moyens d'organisation en perspective d'une vision commune pour le triomphe de la révolution populaire en cours enclenchée depuis le 22 février (qui milite) pour une rupture définitive avec le système en place et le passage vers une nouvelle république conforme aux aspirations du peuple déterminé pour le recouvrement de son entière souveraineté». Tout en s'élevant contre «la violation des franchises universitaires, les arrestations arbitraires et injustes des militants politiques et activistes de la révolution et la criminalisation de l'acte politique et du multipartisme», et condamnant le déni «des droits d'expression, de manifestation et de rassemblement qui sont des droits inaliénables des peuples, (qui) sont plus que jamais en danger, et officiellement bafoués par le régime en place», le groupe d'activistes de l'UMMTO dénonce les dérives du système qui, constate-t-il, «met en danger la cohésion nationale, refuse de répondre à la volonté du peuple pour son autodétermination et à l'exercice de sa pleine souveraineté confisquée depuis l'indépendance». Se disant opposé «dans le fond et dans la forme à l'élection présidentielle, et la convocation du corps électoral par le régime illégitime et impopulaire», ce groupe d'activistes de l'UMMTO réitère son attachement «au choix du peuple algérien de maintenir le sursaut révolutionnaire pour une transition démocratique souveraine loin de toute ingérence étrangère et de toute alternance clanique.» Il se dit, aussi, contre «toute résolution politique ou constitutionnelle issue d'un panel illégitime, non représentatif et impopulaire, et mis en place par le même système afin de faire avorter les revendications largement et massivement portées et exigées par le peuple». Les organisateurs de la rencontre qui appellent la communauté universitaire à rejoindre massivement la traditionnelle marche du mardi des étudiants, envisagent de se retrouver, demain mercredi, dans une rencontre similaire à celle de dimanche dernier. Objectif : «Mettre en place des mécanismes d'organisation et de mobilisation permanents, qui déboucheront sur des assises pédagogiques, académiques, politiques et sociales pour la concrétisation des objectifs de la révolution du peuple exprimés, depuis le 22 février pour la refondation d'une véritable république démocratique et sociale.» S. A. M.