Les sénateurs rééditent le coup de leurs pairs députés, en refusant la levée de l'immunité parlementaire à deux de leurs collègues. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Autre camouflet pour le ministre de la Justice et garde des Sceaux qui fait face, ces jours-ci, à la grogne des magistrats dont certains réclament carrément sa tête. Après le refus signifié par les députés, le 26 septembre dernier, de la demande de la levée d'immunité parlementaire au parlementaire du RND, Smaïl Benhamadi, qu'il a formulée, Belkacem Zeghmati voit une similaire demande de levée de l'immunité parlementaire à deux membres du Conseil de la Nation, Ali Talbi et Ahmed Ouraghi, subir le même sort, soit le refus. C'était, hier lundi, à l'occasion d'une plénière à huis clos, de la Chambre haute du Parlement après le refus des deux sénateurs de se désister volontairement de leur immunité devant la commission des affaires juridiques du Sénat. Une première pour cette chambre mise en place en 1998. Sur les 121 votants, 93 membres ont voté contre la levée et 19 autres ont approuvé la levée de l'immunité parlementaire de Ali Talbi. Un «score» auquel n'a pas eu droit Ahmed Ouraghi qui n'a bénéficié du maintien de son immunité parlementaire qu'in extremis. En effet, les voix approuvant la démarche de levée de son immunité et celles la désapprouvant étaient du même niveau, soit 54 voix. Et le sénateur FLN de Tlemcen et beau-frère de l'ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, a eu à bénéficier d'une disposition du règlement intérieur de la Chambre haute du Parlement qui stipule, en pareil cas d'égalité des voix en séance de vote de levée ou pas de l'immunité parlementaire, l'option du maintien de ladite immunité. Pour rappel, trois sénateurs et néanmoins ex-ministres, actuellement en détention provisoire à la prison d'El-Harrach pour des affaires de corruption, Saïd Barkat, Djamal Ould-Abbès et Amar Ghoul, ont eu à renoncer à leur immunité parlementaire et ce, à travers des déclarations écrites, afin de permettre à la justice d'exercer ses missions constitutionnelles et ce, en vertu des dispositions de l'article 127 de la Constitution et l'article 124 (alinéa 2) du règlement intérieur du Conseil de la Nation. Cette démarche de renoncement volontaire à l'immunité parlementaire a été également adoptée par le député et ex-ministre Boudjema Talai, actuellement en détention provisoire. Pour le moment, seul le sulfureux député de Annaba, Baha-Eddine Tliba, a échoué à l'épreuve des urnes, lui qui a également vu échouer toutes ses tentatives d'éviter la levée de son immunité parlementaire et de triste manière. Le 26 septembre dernier, et dans une première pour l'Assemblée populaire nationale, 277 députés ont voté pour la levée de son immunité, 30 contre, alors que 30 se sont abstenus, avec enregistrement de sept bulletins nuls. Un échec cuisant pour celui qui avait mené une campagne pour éviter ce précédent parlementaire. M. K.