Pas moins de 12 personnes ont péri dans un tragique accident de la route survenu à El-Oued, tandis que 46 autres ont été blessées, durant la nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier, après la collision frontale entre deux autocars transportant des voyageurs. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La lugubre liste des morts causés par les accidents de la route n'en finit pas de s'allonger. Les malheureux faits de ce nouveau drame routier se sont produits dans la nuit de samedi aux environs de 1 h 30 du matin. «Il s'agit d'une collision entre deux bus desservant la ligne Ouargla-Jijel, et le deuxième la ligne Ouargla-Sétif », a précisé la Protection civile dans un communiqué. « Cet accident a causé la mort de 12 personnes et des blessures à 46 autres traitées sur les lieux de l'accident puis évacuées aux hôpitaux de Meghaïer et Biskra », ajoute la même source en concluant que « la Protection a mobilisé 14 ambulances et 4 engins d'intervention, pour la prise en charge des victimes de l'accident ». Selon les déclarations du directeur de la Protection civile à El-Oued, Ahmed Baoudji, rapportées par l'APS, l'excès de vitesse serait à l'origine de cet accident. Ahmed Baoudji a, par ailleurs, indiqué que « les corps des victimes ont été transférés à la morgue de l'hôpital d'El-Meghaïer et les blessés, dont certains se trouvent dans un état grave, ont été évacués à la même structure». Notons tout de même que pour l'heure, les réelles circonstances de cette tragédie n'ont pas encore été clairement déterminées. La Gendarmerie nationale a, comme le veut la procédure, ouvert une enquête à cet effet, dont le but final est de situer les responsabilités. Cependant, la cause de l'accident avancée par le directeur de la Protection civile serait très probablement, du moins en grande partie, liée à l'excès de vitesse. Les conducteurs de poids lourds en général et d'autobus en particulier sont souvent désignés comme les premiers responsables de ces accidents mortels, recensés régulièrement par les services de sécurité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les excès de vitesse ont toujours été définis comme étant la cause principale de ces nombreuses pertes humaines sur les routes. L'ampleur affolante que tend à prendre ce « phénomène » est censée interpeller les autorités. Des mesures drastiques devraient être appliquées et non pas uniquement formulées et consignées sur du papier. En 2015 déjà, un très grave accident entraîné par un violent choc entre un bus de voyageurs et un camion semi-remorque à In Salah, avait fait 12 morts. Ce drame a poussé le ministère des Transports à annoncer l'élaboration d'un texte de loi obligeant les conducteurs de poids lourds, dont les bus, à se munir d'un tachymètre qui mesurera leur vitesse et le temps pris pour parcourir une distance donnée. Ce dispositif calcule la vitesse du bus ou du camion et le temps pris pour parcourir une certaine distance. Le même département avait prévenu qu'à côté, les conducteurs qui ne respecteraient pas cette mesure, risquent de faire l'objet de sanctions, soit une amende accompagnée, dans certains cas, d'un retrait de permis. Mais cinq ans plus tard, on constate qu'aucune de ces mesures n'a été appliquée en temps réel. Par conséquent, le faible impact de ces menaces ressort aujourd'hui, au détriment des usagers de ces transports et de leurs proches. Par ailleurs, si l'excès de vitesse est la cause de la plupart des accidents de bus, la somnolence au volant, la fatigue, ainsi que l'état piteux de certaines infrastructures routières sont autant de facteurs qui engendrent ces drames routiers. Il est aujourd'hui temps de mettre en place un dispositif impliquant des mesures radicales, voire punitives, pour remédier à l'étendue de ce fléau, résultat de l'inconscience et de la négligence humaine. A noter que suite à ce drame, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présenté ses condoléances aux familles endeuillées par l'accident. Il a également chargé le Premier ministre « de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la prise en charge des blessés et porter assistance aux familles des victimes», indiquent les services du Premier ministre dans un communiqué. « Le Premier ministre a dépêché les ministres de l'Intérieur et de la Santé sur les lieux à l'effet de superviser toutes les actions nécessaires pour faire face à ce tragique accident », a indiqué le même document. Les ministres de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière se sont d'ailleurs rendus dans la wilaya d'El-Oued, pour être au chevet des blessés du tragique accident. Les représentants de ces deux départements, Kamel Beldjoud et Abderrahmane Benbouzid, ont rencontré, en outre, les familles des douze victimes et des blessés de ce drame, issus de différentes régions du pays et se sont également déplacés sur les lieux pour s'enquérir de l'état de leurs proches. M. Z.