Steffen Freund n'est pas Sigmund Freud, c'est sûr. L'ancien défenseur allemand est loin d'égaler la notoriété du fondateur de la psychanalyse. Et pourtant, quand un journaliste de la chaîne TV Sport 1 lui demandera quelle serait la raison des échecs à répétition de Schalke 04 en Bundesliga, Freund fait sa petite lecture et cette copie pour le moins déplacée notamment quand il s'est agi d'évoquer les deux joueurs aux origines maghrébines, l'Algérien Bentaleb et le Marocain Harit. «Je connais personnellement Nabil Bentaleb. Un milieu de terrain qui possède un talent incroyable. Et puis, il a atterri à Schalke. Il est franco-algérien d'origine, il a du caractère. Quand tu es recruteur, tu dois savoir qu'il y a une certaine agressivité et une certaine indiscipline qui entrent en ligne de compte quand il n'est pas titularisé. (...) Harit ? Au vu de ses origines, il ne peut rien y faire. Schalke s'est trompé dans ses achats», analyse-t-il. Simple maladresse d'un consultant «hors service» ou intention de nuire aux personnes avant les footballeurs que sont Bentaleb et Harit ? Les médias allemands ne sont pas restés muets et ont réagi devant cette forme de discrimination manifeste. Un chronique très affûté ira jusqu'à comparer la mauvaise foi de Freund à la mauvaise tenue actuelle des Royal Blues. Bentaleb a également réagi de manière ironique «indiscipliné» qu'il est : «Quand c'est dit avec autant de finesse...Classe Steffen», écrivait le médian algérien sur les réseaux sociaux. Le club a aussi trouvé la comparaison hors norme. «La suspension de Amine Harit et de Nabil Bentaleb n'a rien à voir avec leurs origines. Cela n'a fondamentalement rien à voir», répliquait Schalke 04 sur Twitter. Puis à Freund de s'excuser platement. Sur Twitter, l'ancien milieu défensif de Dortmund, Kaiserlautern, Leicester et bien entendu Schalke 04 a tenu à faire amende honorable. «Personne n'est plus ennuyé que moi que je me suis malheureusement exprimé de manière si trompeuse lors de l'émission en direct. Je tiens à m'excuser sincèrement pour cela. Tous ceux qui me connaissent un peu et ont suivi ma carrière de joueur et d'entraîneur savent que je déteste profondément toutes les formes de racisme. Bien sûr, ni la couleur de la peau, ni les croyances ni l'origine ne sont déterminantes pour la performance d'un joueur à l'entraînement et sur le terrain.» Trêve de balivernes, alors ? L'affaire risque de ne pas s'essouffler pour produire de nouveaux ouragans. M. B.