L'Espagne et la Suède, perturbées par des cas de Covid-19 lors de leur préparation, s'affrontent ce soir (20h) à Séville pour lancer leur Euro dans le groupe E, tandis que l'Ecosse retrouve la scène internationale après une longue absence face à la République tchèque (14h). La «Roja», privée de son capitaine Sergio Busquets testé positif au Covid-19 dès le début de sa préparation, aborde son premier match du tournoi dans un certain flou. Pour éviter la multiplication de cas de Covid, la sélection espagnole a pris des mesures drastiques en obligeant ses joueurs à s'entraîner en solitaire jusqu'à vendredi. Conséquence, elle n'a pas pu disputer son dernier match de préparation contre la Lituanie mardi, laissant à son équipe espoirs le soin de disputer cette rencontre, qu'elle a aisément remportée (4-0). Pour le sélectionneur espagnol Luis Enrique, la préparation de cet Euro n'a pas été optimale, mais il reste optimiste. «Ce n'est pas une situation agréable mais on a déjà vécu bien pire. Le fait de ne pas s'entraîner dans des conditions idéales ne doit pas servir d'excuse», a-t-il balayé. Il reste persuadé que son groupe possède suffisamment de talents pour briller : «L'Espagne fait partie des favoris, il n'y a aucun doute (...) Nous sommes dans le groupe des six, sept favoris». Son adversaire du jour, la Suède, n'est pas mieux loti. Les Blagult (les Bleus et Jaunes) ont perdu en cours de route le talentueux attaquant de la Juventus Dejan Kulusevski ainsi que le milieu de Bologne Mattias Svanberg, touchés par le Covid. S'il est acquis que les deux joueurs sont d'ores et déjà forfaits contre la Roja, le sélectionneur Janne Andersson, déjà privé de son capitaine emblématique Zlatan Ibrahimovic (blessure à un genou), se donne jusqu'à «dimanche minuit» pour soumettre son groupe de 26 joueurs à l'UEFA. Dans l'autre match du groupe, la Pologne se déplacera à Saint-Pétersbourg pour y croiser le fer avec ses voisins slovaques. C'est sans Arkadiusz Milik, forfait, mais avec son canonnier et capitaine Robert Lewandowski, que la Pologne va aborder cet Euro. L'équipe de Paulo Sousa n'a pas donné des gages de solidité défensive lors du match de préparation face à l'Islande (2-2) mardi à Poznan. Un peu plus tôt dans la journée, l'Ecosse, pour son premier tournoi majeur depuis 1998, va se mesurer aux Tchèques, dans un match qu'elle aborde en position d'outsider. La surprenante Ecosse, qualifiée aux dépens notamment de la Serbie, compte sur ses cadres Robertson (Liverpool), McTominay (Manchester United) et McGinn (Aston Villa) pour perturber les finalistes de l'édition 1996. Déjà présente à l'Euro-2016, la République tchèque veut faire oublier un parcours bien terne sur les pelouses de l'Hexagone : elle avait concédé deux défaites contre l'Espagne (1-0) et la Turquie (2-0), sauvant l'honneur face à la Croatie (2-2) et pris la porte de la sortie. Les «Diables Rouges» atomisent la «Sbornaïa» à Saint-Pétersbourg Pour la Belgique, le meilleur est encore à venir Objectif Lune : la Belgique, programmée pour remporter l'Euro, a réussi son lancement samedi à Saint-Pétersbourg, avec un succès contre la Russie (3-0) qui amorce sa montée en puissance. Avec le retour imminent de Kevin De Bruyne, la suite s'annonce stellaire. La force de la continuité Expérience et ambition. Cela pourrait être le titre d'un roman russe, mais dans la bouche de Thibaut Courtois, les deux mots résonnent comme une formule magique. «On a faim de titres, a assuré vendredi le gardien du Real Madrid. On a tous l'âge parfait pour être au meilleur de notre qualité. Des jeunes sont là aussi. C'est un bon moment pour écrire une jolie histoire.» A Saint-Pétersbourg, la première nation du classement mondial de la Fifa a été à la hauteur, avec un succès qui la lance «parfaitement» dans le tournoi, pour le quotidien français L'Equipe. Solides, réalistes, collectifs, malgré l'absence de leur maître à jouer Kevin De Bruyne, les Diables ont été de glace dans un contexte rendu brûlant, trois heures plus tôt, par le malaise du Danois Christian Eriksen. Auteur d'un doublé, son coéquipier à l'Inter Milan Romelu Lukaku a été «au-dessus du lot, incroyable», a remarqué la RTBF. Il faut y voir l'arrivée à maturité d'une génération qui, en dépit du talent d'Eden Hazard (30 ans), De Bruyne (29 ans), Lukaku (28 ans) ou Courtois (29 ans), n'a jamais atteint la finale d'une grande compétition. Malgré des déceptions, le sélectionneur Roberto Martinez a toujours joué la carte de la continuité autour de ses stars. Ainsi, 18 joueurs des 26 convoqués pour l'Euro étaient déjà présents au Mondial-2018, terminé à la troisième place. La Belgique présente d'ailleurs l'effectif le plus capé de la compétition (1.334 sélections cumulées au début du tournoi), selon les données de l'UEFA. «On travaille avec ce groupe depuis beaucoup de temps, c'est un avantage», a souligné le technicien espagnol à l'immuable 3-4-2-1. «Pour nous battre, il faudra une sacrée armada, a lancé le défenseur Thomas Meunier. On peut compter sur l'entièreté du groupe et on l'a montré. On a besoin de onze titulaires et de remplaçants pour aller au bout.» L'ancien Parisien a marqué et délivré une passe décisive, alors qu'il a débuté la partie du banc. Il a fait son entrée à la 27e min après la blessure au visage de Timothy Castagne, forfait pour le reste du tournoi. Des stars qui reviennent Le socle est donc posé. Reste à savoir comment construire dessus : «Il nous faudra grandir durant la compétition, comme on l'a fait au Mondial», a prévenu Courtois. Clin d'œil de l'histoire, les Diables avaient démarré la Coupe du monde, en Russie, par un succès... 3-0, face au Panama. Le retour en compétition des cadres De Bruyne et Axel Witsel dessine un axe de progression évident. Les deux milieux, qui n'ont pas fait le voyage en Russie, sont attendus dans le groupe avant le match face au Danemark, jeudi à Copenhague. Le premier, blessé au visage lors de la finale de la Ligue des champions fin mai, est un candidat pour le Ballon d'or, après une nouvelle saison ébouriffante avec Manchester City. Le second n'a plus joué depuis janvier en raison d'une blessure à un tendon d'Achille qui a longtemps fait planer un doute autour de sa participation à l'Euro. Mais Martinez, fidèle à ses principes de continuité, lui a laissé une chance. Autre moteur du jeu belge, Eden Hazard sort d'une saison pourrie par les blessures, avec le Real. Son entrée en jeu pour les 20 dernières minutes du match, contre la Russie, offre une autre raison d'être optimiste. «J'ai eu de bonnes sensations. Les jambes étaient OK, ça fait du bien. Petit à petit, je vais retrouver la confiance avec le ballon, c'est ce qui m'a manqué», a admis l'ancien Lillois, au micro de la RTBF. «On va travailler sur le plan individuel, il faut que tout le monde soit prêt», a assuré Martinez samedi soir, interrogé sur le planning des jours à venir. Au Danemark, son équipe pourra assurer sa place pour les huitièmes de finale en cas de succès. Une nouvelle étape vers le sommet tant désiré. Programme (en heures algériennes) Groupe D (1re journée) Joué hier : Angleterre-Croatie 1-0 Cet après-midi (14h) à Glasgow : Ecosse-République tchèque Groupe E (1re journée) Cet après-midi (17h) à Saint-Pétersbourg : Pologne-Slovaquie Ce soir (20h) à Séville : Espagne-Suède.