Voilà que l'on reparle de l'investissement en Algérie. Du temps s'est écoulé depuis que les intentions ont été déclarées, malheureusement, on en est presque toujours au point de départ, comme l'illustre cette instruction donnée par le nouveau Premier ministre, samedi dernier, pour un recensement exhaustif des occupations des zones industrielles et des zones d'activités pour procéder à l'assainissement des situations qui n'ont pas été concrétisées par la réalisation de projets pour lesquels ils ont fait l'objet d'affectation. Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zaghdar, est sur les charbons ardents, lui qui, il est vrai, a hérité d'un portefeuille qui illustre parfaitement le «tourner-en-rond» de certains départements ministériels des deux gouvernements Djerad. Le préposé à la relance de l'industrie algérienne n'en finit pas depuis quelques jours de convier les principaux acteurs parmi les chefs d'entreprises et de groupes du secteur public, considérés comme les fers de lance de la stratégie qui devra voir le jour et sur laquelle on saura plus lors de la présentation du plan d'action du gouvernement. Ainsi, dans la foulée de ses entrevues avec les responsables des grands groupes étatiques, le ministre de l'Industrie s'est penché sur le crucial dossier de l'investissement avec le directeur général de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi), Mustapha Zikara, et son pair de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), Malik Ikhlef. Le développement des investissements et le foncier industriel, deux des questions majeures auxquelles des solutions doivent être trouvées immédiatement si l'on veut que l'industrie joue le rôle qui est le sien, comme partout à travers le monde, de fer de lance du renouveau économique du pays. L'investissement dont les dernières décisions des pouvoirs publics ont voulu donner un gage pour sa relance à travers le programme spécial de refinancement de l'économie, qui a fait tant parler ces dernières semaines, eu égard notamment au moyen utilisé pour mettre, pendant une année depuis le 1er juillet, à la disposition des banques primaires par la Banque d'Algérie la formidable manne d'un montant de 2 100 milliards de dinars, entre 15 et 16 milliards de dollars. Malgré les interrogations sur ce qui a tout d'un recours au financement non conventionnel, c'est un effort financier de la part de l'Etat qui en dit long sur l'urgence de la situation. Un effort qui doit être accompagné par des actes palpables, après les longs discours, pour la «débureaucratisation» de l'acte d'investir afin d'entrer enfin dans la nouvelle vision qui, comme le confiait le ministre de l'Industrie à ces deux invités, s'inscrit dans le cadre de la nouvelle orientation des pouvoirs publics pour faciliter les procédures administratives et réduire la bureaucratie afin de promouvoir et d'encourager les investissements productifs nationaux et étrangers. Ceci pour souligner le rôle que doit jouer dans cette perspective l'ANDI en tant qu'outil de promotion des investissements et d'attraction des investissements étrangers. C'est un rôle primordial, plus qu'auparavant encore, que doit jouer l'Andi dans la nouvelle stratégie, tout autant d'ailleurs que l'Aniref. Cette dernière qui devra céder le relais à l'Office national du foncier industriel (ONFI) dont la création est encore au stade de projet mais dont la mission consistera à remettre de l'ordre dans le foncier industriel et des zones industrielles sous tutelle de l'Aniref, l'agence qui sera appelée à fusionner avec les autres organismes intervenant dans la gestion du foncier industriel pour donner naissance à l'ONFI qui, ainsi, saura dans quoi s'engager puisqu'un recensement de tout le foncier industriel a été commandé alors qu'en parallèle devront être achevés les sites industriels faisant l'objet de travaux afin de les mettre à la disposition des investissements espérés. Azedine Maktour