Apr�s avoir r�clam� aux militaires de �prendre leurs responsabilit�s � et de �destituer le pr�sident de la R�publique�, Me Ali-Yahia Abdennour, pr�sident d�honneur de la Ligue alg�rienne de d�fense des droits de l�homme, a chang� de cap. D�sormais, il estime qu�il est l�gitime que l�ONU fasse des pressions politiques pour changer et mener au changement en Alg�rie. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Dans son allocution d�ouverture de la conf�rence- d�bat de la Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie (CNCD), tenue � la salle Hassiba-Ben Bouali de l�h�tel Sofitel d�Alger, le juriste a construit un argumentaire juridique l�gitimant l�intervention de l�ONU pour d�gommer les tenants du pouvoir en Alg�rie. Et de nuancer : �Nous sommes contre l�intervention physique (militaire s�entend) mais l�Alg�rie est membre de l�Organisation des Nations unies et a ratifi� tous les pactes internationaux. Et donc, du point de vue du droit international, quand le pouvoir n�ob�it pas � la Constitution, celui-ci se met au-dessus de la loi et fait la loi. On a le droit de demander � la communaut� internationale d�intervenir pour r�habiliter le droit et r�tablir la l�galit�.� Me Ali-Yahia Abdennour, qui qualifie l�Alg�rie de �dictature �, a justifi� son jugement par la confusion entre les pouvoirs ex�cutif, l�gislatif, judiciaire. �Le pouvoir judiciaire est totalement int�gr� dans l�ex�cutif qui d�signe 90 % des magistrats lesquels sont � sa merci du fait que ce sont les services de s�curit� qui m�nent les enqu�tes d�habilitation. La confusion des pouvoirs veut dire dictature�, souligne Me Ali-Yahia Abdennour. Ainsi, il s�offusqua � l�id�e de faire de l�arm�e la garante de la Constitution : �Il faut confier cela � un tribunal qui jugera ceux qui enfreignent les dispositions de la Constitution, un tribunal d�sign� plut�t par le peuple.� Et d�ajouter en s�interrogeant : �Qui commande en Alg�rie ? C�est d�abord le p�trole, puis l�arm�e et ensuite le pr�sident. Celui-ci est malade. Il a disparu de la sc�ne depuis le discours du 15 avril. Justement parce qu�il se dope et cela laisse des s�quelles. Or, est-ce lui qui dirige le pays ? Ce sont les fonctionnaires qui m�nent les consultations (conseillers du pr�sident).� Dans le m�me contexte, il a rappel� que �par le pass�, c�est l�arm�e qui d�signait le pr�sident ou celui-ci est issu d��lections truqu�es. L�actuel pr�sident n�a pas �chapp� � la r�gle puisque, seulement 12 % ont vot� lors de la derni�re pr�sidentielle et pas 90 % comme cela a �t� annonc�. Il a consid�r� que seule la corruption devait justifier le jugement du pouvoir. �C�est la banqueroute morale en Alg�rie. La corruption �clabousse l�entourage du pr�sident.� Par ailleurs, il a �t� annonc� lors de cette conf�rence-d�bat que les marches du samedi seront maintenues. Pour sa part, le Pr Fadila Chitour, membre de la CNCD, a appel� � se solidariser avec les m�decins r�sidents, qualifiant leur mouvement d�embl�matique de par sa port�e citoyenne. L�autre animateur de la conf�rence, Moncef Benouniche, lui, a appel� les Alg�riens � �s�indigner� contre l�ordre �tabli.