La boucle est boucl�e. La guerre ouverte au sein du Front de lib�ration nationale depuis octobre 2010 entre Belkhadem et les �redresseurs� n�est finalement que la premi�re manche pr�c�dant, comme de coutume, les grandes man�uvres pour la prochaine pr�sidentielle. Cette fois, l�ex-parti unique s�y met tr�s t�t et � visage d�couvert ! Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - A l�occasion de la tenue de la session extraordinaire du comit� central, le 30 juillet dernier � Alger, Abdelaziz Belkhadem accusait ainsi clairement les dirigeants du mouvement de redressement de n��tre que �des sous-traitants� agissant pour le compte d�autrui en vue de la prochaine pr�sidentielle. R�ponse du berger � la berg�re, le chef du mouvement des redresseurs, Salah Goudjil, renvoie �la politesse� � son vis-�-vis. �Au 9e congr�s, il (Belkhadem, ndlr) a sciemment �loign� du parti des moudjahidine et des enfants de chouhada qui avaient d��minentes responsabilit�s, � l�int�grit� et � la comp�tence incontestables. Cela, dans l�objectif de venir � bout de garants de l�identit� du parti et de ses orientations nationalistes et auxquels il substitue des gens dont il aura besoin pour la mise en application de sa strat�gie d�avenir qui est d�sormais de notori�t� publique consistant, pour lui, � n�utiliser le parti que pour se pr�senter, en son nom, aux prochaines �lections pr�sidentielles. Quant � l�organisation, le financement et la gestion de la campagne �lectorale ainsi que la mobilisation des militants, il compte sur autrui pour le faire. Il man�uvre dans ce sens et, le cas �ch�ant, il n�aura plus besoin ni du parti, ni de ses militants. � Dans une tr�s longue d�claration rendue publique hier mercredi, Goudjil r�pondait ainsi, du tac au tac, aux discours au vitriol du SG du FLN auquel il n��pargne rien. �Belkhadem nous accuse de n�avoir ni programme, ni projet de soci�t�. C�est sans fondement et il le sait tr�s bien. Quoi qu�il en soit, nos r�f�rences � nous sont totalement diff�rentes des siennes. Lui, il les puisent du parti qui �tait au pouvoir en �gypte et il a pris comme slogan celui du parti au pouvoir au Soudan.� Le leader des redresseurs r�fute, net, les accusations de Belkhadem quant � la volont� des redresseurs �de se pr�senter aux prochaines l�gislatives sur les listes d�autres partis politiques�. Aussi, �Et m�me si nous r�affirmons notre attachement � notre parti, ses principes et ses id�aux, et ce, pour l��ternit�, nous n�oserons jamais, nous, pr�tendre comme lui que �rien ne se fait dans le pays sans l�accord du FLN�. Pour l�ancien ministre des Transports sous Chadli, membre de l�ALN dans la wilaya historique de Mustapha Ben Boulaid, Belkhadem aura tout simplement bafou� toutes les r�gles d��thique que s��tait toujours impos�es le FLN �lorsqu�il affirme, ce qu�aucun autre responsable n�a fait avant lui, que le peuple n�est pas apte � la pratique d�mocratique�. Mais Goudjil ne s�arr�te pas l�. C�est � peine s�il ne traite pas Belkhadem de menteur lorsqu�il revient sur le contenu de leurs deux rencontres en t�te-�-t�te. �En r�alit�, le seul point de divergence entre les deux parties (Goudjil et Belkhadem) �tait l�insistance du secr�taire g�n�ral pour inviter les membres du mouvement � participer aux travaux du comit� central et le refus oppos� par nos soins d�y prendre part tant que la composante de ce m�me CC n��tait pas assainie. C�est � ce moment-l� que Belkhadem me dira : mais pourquoi tu refuses d�y participer alors que toi et moi nous disposons de la majorit� au sein du CC ? Reconnaissant par l� m�me que la direction du parti est divis�e entre les l�gitimes et les ill�gitimes.� Goudjil enfonce le clou : �Lors de nos deux rencontres, Belkhadem a partag� toutes nos analyses sur la situation du parti, ou alors feignant de l��tre. C�est lui qui (me) propose de constituer un groupe de travail pour statuer sur la l�gitimit� des membres du CC. Ce que (j�ai) refus�, consid�rant qu�une telle op�ration devait �tre men�e conjointement avec lui.� Pour rappel, Belkhadem soutenait exactement le contraire le 31 juillet dernier. Le chef des redresseurs soutient que �� vrai dire, et connaissant le peu d�importance que l�homme accorde aux engagements qu�il prend en cercle restreint et qu�il s�empresse � chaque fois de renier en public, nous avons sciemment rendu publique la lettre que nous lui avons adress�e � la veille de la tenue du dernier CC pour permettre aux militants ainsi qu�� l�opinion publique de le d�couvrir sous son vrai visage et de constater son double langage �. Le point de non-retour est plus que jamais atteint entre les deux parties. Mais la crise sera-t-elle circonscrite � ce seul niveau ? Le pr�sident du parti, Abdelaziz Bouteflika, finira-t-il par r�agir, lui qui est certainement le plus concern� par ce coup de starter �officieux� � la pr�campagne pr�sidentielle ?