Pas de JO pour nos footballeurs. La sentence entendue � Marrakech �tait attendue. Bien avant le d�but de ce tournoi pr�olympique � Tanger et Marrakech. Les Verts d�A�t Djoudi n�avaient pas tous les atouts en main, et cela s�est v�rifi� � l�occasion de ces qualifications. Une pr�paration intra-muros, blessures en cascade des cadres de l��quipe, d�fection de quelques professionnels et une fragilit� mentale � aborder les grandes �preuves ont pr�cipit� l��limination de nos Espoirs. A qui la faute ? La r�ponse � cette question est essentielle. Qui est derri�re la sortie pr�matur�e de l�EN U23 de ce tournoi africain pr�olympique ? Le Nigeria, grand favori avant le d�but de cette comp�tition, est-il, apr�s ses deux premi�res d�faites face au Maroc et le S�n�gal, cet obstacle si infranchissable pour A�t-Djoudi et ses �l�ves ? A l��vidence, tout plaide � r�pondre par l�affirmative, m�me si, au demeurant, les joueurs d�Eguavoen ne voulaient pas quitter ce tournoi avec une troisi�me d�faite, eux qui sont arriv�s au Maroc dans la peau du grand favori au sacre continental. Techniquement, tactiquement et physiquement, nos Espoirs ont fondu d�s lors qu�ils avaient �t� inform�s du r�sultat de la premi�re mi-temps du match de Tanger (Maroc- S�n�gal 0-1). Nonobstant le fait que le r�sultat de Tanger �tait math�matiquement favorable aux Alg�riens, et non le contraire, fallait-il leur annoncer que les S�n�galais �taient en train de mener la vie dure � Pim Verbeek et ses poulains, 600 kilom�tres plus loin ? Cette erreur strat�gique n��tait pas sans cons�quence sur le mental des joueurs, encore moins la premi�re commise par le staff alg�rien. Alors que l��quipe avait besoin, � l�instar du match face au Maroc, d�un stabilisateur, A�t-Djoudi d�cide d�op�rer des changements qui s�av�reront fatals � l��quilibre de son team. En sortant Amir Sayoud, quasi transparent lors du premier half, mais de plus en plus pesant dans le jeu de l��quipe au retour des vestiaires, A�t Djoudi a reproduit l�erreur commise devant Pim Verbeek et le Maroc. Il a coup� l��quipe en deux, voire en trois. La courroie de transmission qu��tait le joueur d�Al-Isma�li s�est bris�e. Des choix hasardeux A�t Djoudi, qui est le seul responsable des choix techniques et des options tactiques mis en �uvre par ses troupes, semblait, durant les trois matches disput�s par l�EN, m�conna�tre la valeur r�elle de son groupe. Pis, il donnait l�impression de n�avoir jamais coach� une �quipe de football. Face au S�n�gal, au Maroc et au Nigeria il a �tal� l��tendue de sa m�connaissance des (nouvelles) r�gles du jeu � onze. Ses mauvais choix se traduisaient souvent par des changements pour le moins hasardeux, en tout cas, en grande partie responsables du d�s�quilibre constat� dans la production de l��quipe. Malgr� leur victoire devant les S�n�galais, les Verts ont sembl� � court d�arguments pour trouver des solutions aussi bien dans l�animation offensive que dans la concr�tisation. Le match Alg�rie- S�n�gal pouvait, � ce titre, constituer une v�ritable rampe de lancement pour le passage de l�EN U23 aux demi-finales. Malgr� le succ�s, la formation d�A�t Djoudi semblait douter de son potentiel. Les attaquants qui, lors des tests amicaux, arrivaient souvent � trouver la faille au sein des d�fenses adverses. Exception faite de la confrontation face � l�Arabie saoudite, lors du tournoi de l�Unaf, en octobre-novembre derniers, Chalali, Benaldjia, Aouadj et Touahri se montraient � leur avantage, se cr�ant d�innombrables opportunit�s et en transformant un bon paquet � chacune de leur sortie. Le bilan de cette sortie officielle au Maroc est de deux buts en trois matches ; une moyenne que les Olympiques alg�riens assuraient depuis la mise sur pied de cette s�lection, en avril 2010. A titre d�illustration, lors du premier tournoi de l�Unaf disput� � Mohammadia, Maroc, les Verts s��taient impos�s devant le Cameroun (6-1), le Maroc (2-0) puis la Libye (4-0). Les effets de Sidi Moussa A cette �poque, la s�lection dirig�e par� Abdelhak Benchikha, qui s�occupait �galement de la A�, suivait une courbe ascendante mat�rialis�e par des qualifications successives face aux Malgaches et aux Zambiens, lors des deux premiers tours qualificatifs des JO. Au lendemain de la d�faite face au Maroc, contact� par Le Soir d�Alg�rie, A�t Djoudi a expliqu� que la plupart de ses joueurs n�ont pas l�habitude de jouer � l�ext�rieur. Une explication qui serait li�e � la pr�paration de la s�lection g�n�ralement effectu�e � Sidi Moussa. Lieu paisible et dot� des commodit�s de pr�paration et de confort, le CNT/FAF de Sidi Moussa a abrit� le plus clair des stages et regroupements des troupes d�A�t Djoudi depuis d�j� un an. Les opportunit�s de pr�paration � l��tranger pour Mesfar et ses co�quipiers �taient limit�es aux d�placements pour prendre part � des tournois de l�Unaf (2) jou�s au Maroc (2010 et 2011) ainsi qu�aux matches officiels des �liminatoires des JO. Contrairement � la s�lection A qui b�n�ficie d�un plan de pr�paration en foreignmade, celle des U23 est ex�cut�e en �underground�, avec les moyens du bord. Le coach national n�avait pourtant jamais fait cas de cette �contrainte�, lui qui s��gosillait � remercier le pr�sident de la F�d�ration des efforts consentis par cette structure et son patron pour offrir les meilleurs moyens � l�EN U23. De la responsabilit� de la FAF� Il est vrai que la responsabilit� de la FAF dans ce fiasco est grande. Il s�agit d�un �chec annonc� d�s lors que la f�d�ration de Mohamed Raouraoua fonctionne dans une anarchie quasi totale. Sans DTN, ni DEN, la FAF est dirig�e, � distance, par un seul homme. Mohamed Raouraoua d�cide de tout. C�est lui qui d�signe les hommes du terrain. Et le choix d�Azzedine A�t- Djoudi est une nouvelle erreur de casting commise par le commandeur du football alg�rien, plut�t pr�occup� par ses fonctions au sein des instances mondiale, continentale et r�gionale. Nomm� en octobre 2010, A�t Djoudi ne pouvait assumer la charge de qualifier l�EN � une phase finale du tournoi olympique tel que souhait� par le patron de la FAF. C�est une mission que les Marocains, � titre d�exemple, ont confi�e � un technicien, le N�erlandais Pim Verbeek, qui a roul� sa bosse un peu partout � travers le monde. S�lectionneur de l�Australie (2007-2010), Peter Tim Dirk Verbeek, a assur� des fonctions techniques en Hollande, en Allemagne et au Japon, dans les s�lections de Cor�e du Sud (2001-2002 aux c�t�s de Hiddink puis 2005-2006 comme adjoint d�Advocaat), des Emirats arabes unis (2005) et des Antilles n�erlandaises (2004). Pendant ce temps, A�t Djoudi assurait des piges dans des clubs nationaux (USMA, USMH, USMAn JSK, CABBA, ESS, CRB et ASK), participait � des exp�riences au Maroc (MC Oujda et Hasssania Agadir) et en Tunisie (CSS et ES Zarzis). Le S�n�gal, lui, a opt� pour Abdoulaye Sarr qui a fait toutes ses classes d�entra�neur sous les ordres de l�Allemand Peter Schnitger, au sein de la DTN de la F�d�ration s�n�galaise, et a travaill� sous la coupe des Fran�ais Bruno Metsu et de Guy Stephan � la barre technique des Lions de la Teranga, sans oublier une longue et riche aventure au sein de son club de toujours, le Stade de Mbour. Que dire alors d�Augustine Eguavoen, le s�lectionneur du Nigeria ? International des Super Eagles avec lesquels il a �t� champion d�Afrique en 1994, l�ancien arri�re droit de la Gantoise et du Torpedo Moscou a disput� deux Coupes du monde (1994 et 1998) et a �t� s�lectionneur des Super Eagles � deux reprises (2005-2007 et juin 2010-d�cembre 2010). Un CV que le technicien alg�rien n�a pas pu constituer depuis qu�il a quitt� les bancs de l�ISTS en 1993. �Et de la FAF en particulier La FAF a �chou� et les s�lections qu�elle a mises sur pied ne pouvaient s�exprimer autrement que par les �checs et les humiliations. Pour le pr�sent tournoi pr�olympique, la FAF aurait pu corriger ses �bavures� ant�rieures en r�cup�rant l�organisation de ce tournoi africain apr�s le d�sistement de l�Egypte. La volont� politique s�y appr�tait � un tel concours. Au sortir de la d�route des Verts � Marrakech, en juin dernier, le membre de l�ex�cutif de la CAF avait la possibilit� de reembellir son image en imposant la candidature alg�rienne � ses pairs du CE de la CAF. Au lieu de cela, Raouraoua a pr�f�r� entrer en conflit avec le MJS qui n�entendait pas cautionner son d�sir de recevoir la CAN-2013 o� il sera plus question de succession � la pr�sidence de la Conf�d�ration africaine que d�offrir le titre continental � l�Alg�rie. Le Maroc, qui n�avait pas l�ambition d�abriter le premier championnat d�Afrique des U23, sera l�unique candidat � la succession de l�Egypte, et � l�Afrique du Sud qui avait postul� avant le premier vote qui avait confi� l�organisation aux Egyptiens. Abriter cette premi�re �dition des Espoirs en Alg�rie pouvait offrir � A�t Djoudi et ses troupes de plus grandes chances de r�ussite, surtout que la s�lection alg�rienne a perdu, en cours de route, plusieurs de ses pi�ces ma�tresses, � l�instar de Belkalem qui a pass� plus d�un an � �bronzer� � Aspetar ou encore Bedbouda dont la suspension de 3 matches inflig�e par la CAF � l�issue du match Zambie-Alg�rie (2-0), disput� en juin dernier, n�a pu �tre ramen�e � de plus justes proportions. M. B. LE NIGERIA A MIS � NU LES FAIBLESSES ALG�RIENNES R�cit d�une soir�e cauchemardesque Dos au mur apr�s leur d�faite face au Maroc (1-0) lors de la deuxi�me journ�e de la comp�tition, les hommes d�Azzedine A�t- Djoudi n�ont pas r�ussi � remporter les trois points de la victoire, indispensables pour passer en demi-finale. Devant le s�lectionneur national Vahid Halilhodzic et en pr�sence du pr�sident de la F�d�ration alg�rienne de football, Mohamed Raouraoua, les partenaires de Djamel Benlamri ont tout simplement rat� le match qu'il ne fallait pas pour esp�rer disputer les demi-finales de ce tournoi. Face � une �quipe du Nigeria d�cevante lors de ses deux premi�res sorties et quasi �limin�e de la course � la qualification avant ce dernier match, les Olympiques alg�riens ont r�alis� leur plus mauvais match depuis leur d�but de campagne des qualifications il y a plus d'une ann�e. Contre le Nigeria, les prot�g�s d'A�t-Djoudi ont montr� leur limite sur tous les plans de jeu et ont �t� incapables de trouver des solutions sur le terrain. Les changements op�r�s par le coach national sur le onze de d�part, avec la titularisation du trio Bounedjah-Aouadj-Benaldjia, n�ont pas donn� les r�sultats escompt�s. Certes, l'attaquant de l'USM El- Harrach a inscrit un but juste avant la pause mais il a rat� deux occasions nettes alors que le score �tait � �galit� (1-1). Son co�quipier Aouadj n'a pas fait mieux, manquant notamment deux occasions face au but. Quant � Benaldjia, il n'a �t�, tout simplement, que l'ombre de lui-m�me, ratant tout ce qu'il a entrepris tout au long de la partie. Les Alg�riens, crisp�s et tendus, ont �prouv� du mal � entrer dans le match contre des Nig�rians d�cid�s � jouer � fond leur derni�re carte. Heureusement que l'ouverture du score par Baghdad Bounedjah contre le cours du jeu et � trois minutes de la pause-citron est intervenue au meilleur moment. �Le niveau de l'�quipe �tait juste moyen en premi�re p�riode. Nous avions du mal � entrer dans la rencontre, peut-�tre que l'importance de l'enjeu explique en partie cette f�brilit� �, a tent� d�expliquer A�t-Djoudi � la fin de la partie. En d�pit de leur l�ger avantage au score, les Alg�riens �taient �limin�s puisque au m�me moment les S�n�galais menaient � la mi-temps face au Maroc (1-0). Apparemment inform�s du d�roulement de l�autre match, les Alg�riens, qui devaient inscrire un deuxi�me but pour assurer leur qualification, ont sombr� en seconde p�riode avec tout d�abord une �galisation nig�riane juste � la reprise sur un coup franc de Lawal suite � une faute de Guechi, qui venait de remplacer Bitam, bless�. Les joueurs d'A�t-Djoudi ont encaiss� ensuite trois autres buts lors de la derni�re demi-heure, surtout apr�s la sortie sur blessure de l�excellent Benlamri et l�expulsion de Mahdi Abeid pour cumul de cartons. �Les joueurs ont �t� affect�s par le r�sultat du S�n�gal � la mi-temps. Les sorties sur blessures des d�fenseurs Benlamri et Bitam ont compl�tement chamboul� notre dispositif. Apr�s l'�galisation nig�riane, c��tait tr�s difficile de revenir dans le match, nos joueurs ont souffert sur les plans mental et physique�, a soutenu le coach national. Le d�fenseur Chafai Farouk, l'un des rares joueurs alg�riens venu s�expliquer face � la presse � la fin de la partie, a estim� que son �quipe a peut-�tre sous-estim� son adversaire. �Nous avons ouvert la marque au meilleur moment de la rencontre, malheureusement, les sorties sur blessures de nos deux d�fenseurs Benlamri et Bitam ont compliqu� notre t�che sur le terrain, et � partir de l�, le match a chang� de physionomie. Le but d��galisation encaiss� b�tement a fait mal � l��quipe. Nous avons peut-�tre aussi sous-estim� l�adversaire�, a indiqu� le d�fenseur de l'USM Alger. Fin de mission pour A�t-Djoudi Avec cette �limination pr�coce et surtout la d�route surprenante de Marrakech, la mission de l'entra�neur A�t-Djoudi � la t�te de l��quipe olympique prend fin. Engag� par la F�d�ration alg�rienne de football avec l'objectif de qualifier l�Alg�rie aux Jeux olympiques de Londres- 2012, le coach national a �chou� dans sa mission et quittera donc ses fonctions automatiquement. �J�ai sign� un contrat objectif avec la FAF pour qualifier l��quipe aux Jeux olympiques 2012, aujourd�hui nous sommes �limin�s, j�assume totalement mes responsabilit�s. Je suis satisfait par tout le travail accompli depuis ma prise de fonction. Je vais remettre dans les prochains jours mon rapport � la FAF�, a indiqu� A�t- Djoudi. En revanche, l�avenir de cette �quipe olympique, qui renferme quelques belles individualit�s, reste incertain pour le moment. Pour A�t- Djoudi, ce ne sont pas les trente minutes fatales face au Nigeria qui vont effacer tout le travail effectu� depuis plus d�une ann�e. Des joueurs, � l�instar de Benlamri, Chafai, Touahri ou encore Hamroun ou Abeid, ont les qualit�s pour briller � un niveau sup�rieur et pourront avec un plus de travail et de pers�v�rance pr�tendre � une place parmi les Verts. DJAMEL BENLAMRI, CAPITAINE DE L�EN : �C�est une grosse d�ception pour nous� Le d�fenseur du NA Hussein dey, Djamel Benlamri, a estim� que l��limination de la s�lection olympique alg�rienne de football au premier tour du championnat d�Afrique des moins de 23 ans, qualificatif aux Jeux olympiques Londres-2012, est une �grosse d�ception� pour le groupe. �Nous sommes tr�s d��us par cette �limination pr�coce et inattendue. Nous avions de grandes ambitions avant le d�but du tournoi, malheureusement, nous quittons la comp�tition par la petite porte. Je pr�sente mes excuses aux supporters alg�riens apr�s cette grande d�sillusion et cette lourde d�faite face au Nigeria. C�est une grosse d�ception pour nous les joueurs et pour le staff technique�, a d�clar� � l�APS Djamel Benlamri. Pourtant, rien ne laissait pr�sager un tel sc�nario catastrophique avant le troisi�me match face au Nigeria, vendredi soir au grand stade de Marrakech. L��quipe alg�rienne avait besoin de gagner face � la lanterne rouge du groupe pour assurer sa qualification. �L��quipe �tait bien d�cid�e � s�imposer pour passer en demi-finale. Nous avions bien pr�par� cette rencontre d�cisive. En d�pit d�une entame de match difficile, nous avions r�ussi � ouvrir la marque juste avant la pause, mais le r�sultat � la mi-temps du match Maroc-S�n�gal (0-1) et le but d��galisation encaiss� juste au d�but de la deuxi�me p�riode ont compl�tement chang� le cours de la rencontre�, a expliqu� Benlamri. La sortie sur blessure de Bitam et surtout celle de Benlamri � la 55e minute a d�stabilis� la d�fense alg�rienne, devenue plus f�brile face aux assauts des Nig�rians. �J�ai souffert de mon genou touch� en premi�re p�riode. Je voulais continuer le match jusqu'� la fin, mais la douleur �tait terrible et insupportable. Le coach a pr�f�r� me sortir pour ne pas prendre de risque�, a pr�cis� Benlamri, l�une des satisfactions alg�riennes lors de ce championnat d�Afrique des U23. �J�ai simplement fait mon boulot comme me le demandait l�entra�neur A�t-Djoudi. Dans l�ensemble, je suis satisfait de ma prestation lors des trois matches disput�s dans ce tournoi, mais mon rendement individuel ne peut en aucun me faire oublier la grosse d�ception de cette �limination�, a soulign� le d�fenseur alg�rien. Interrog� sur l�avenir de cette �quipe olympique apr�s cette �chec au championnat d�Afrique, Benlamri estime qu�il ne faut pas remettre tout en cause et effacer tout le travail effectu� depuis plus d�une ann�e. �Il faut continuer � travailler, il y a de jeunes joueurs dans cette �quipe qui aspirent � rejoindre l��quipe nationale A, il faut les suivre et les encourager � travailler davantage pour am�liorer leur potentiel�, a-t-il dit.