Avec la mise sous mandat de d�p�t de l�ex-P-dg de Cnan Group, en l�occurrence Ali Koudir, ce lundi, cette entreprise se retrouve encore une fois sous les projecteurs qui ternissent son image d�j� malmen�e puisque un autre ex-P-dg, Ali Boumbar, est lui aussi incarc�r� depuis d�j� le 14 mars dernier. Selon des indiscr�tions, la mise sous mandat de d�p�t de ces deux ex-premiers responsables de cette entreprise fait suite � une longue et minutieuse enqu�te men�e par les services de S�curit� et les services de l�Inspection g�n�rale des finances (IGF) L�enqu�te aurait r�v�l� que Ali Boumbar qui a dissous en 2008 la d�l�gation de Cnan Group � Marseille, alors qu�elle avait �t� cr��e par d�cret pr�sidentiel afin de prendre en charge les navires alg�riens en mati�re de consignation, se retrouve membre du comit� de direction de Navimed, une entreprise priv�e cr��e la m�me ann�e �� Marseille. Cette derni�re sera d�sormais charg�e des missions jusqu�ici d�volues � la d�l�gation de Cnan Group Marseille. Pourquoi Boumbar a-t-il confi� les navires alg�riens qui accostent � Marseille � Navimed d�autant que cette entreprise n�avait aucune qualification en la mati�re puisque nouvellement cr��e ? Les statuts de Navimed r�v�lent que cette entreprise est le fruit d�une association entre trois entit�s, en l�occurrence Dario Perioli, soci�t� italienne d�j� actionnaire dans Cnan-Med, une filiale du groupe Cnan, et surtout, c�est elle qui d�tient le monopole de la consignation des navires alg�riens qui accostent en Italie. Ensuite, on retrouve Transcoma Grupo Empresarial SL, une soci�t� espagnole consignataire des navires alg�riens en Espagne. Et enfin, le Groupe Navitrans, une soci�t� fran�aise qu�on retrouvera m�l�e d�une certaine fa�on � l�affaire de l�armateur chinois China Shipping qui a vu ce dernier r�silier son contrat avec Cnan Group. Pr�cisons, par ailleurs, que le patron de la soci�t� italienne Dario Perioli n�est autre que Eligio Fontana impliqu� dans une affaire de trafic international de cigarettes et r�v�l�e par le quotidien italien La Stampa. Du coup, les navires alg�riens sont totalement �pris en charge� en M�diterran�e par les m�mes personnes et les m�mes entreprises qui vont imposer leur diktat. L��nigmatique soci�t� Leedarwo Dans le dossier du scandale de la Cnan, on �voque �galement l�affaire IBC cette entreprise de droit alg�rien, n�e d�une association entre le Saoudien Ghait Rashad Pharaon et Laradj, un Alg�rien �tabli en Jordanie, et Cnan Group. La Cnan entre dans le capital d�IBC � hauteur de 49% en mettant dans la cagnotte les navires A�n Temouchent, El Hadjar, Nedroma, Nememcha, Blida, Djbel Ksel et Djbel Rafia. L�homme d�affaires saoudien d�croche 49% gr�ce � l�apport financier et 2% pour M. Laradj. Ce montage devait, normalement, permettre � l�Alg�rie de d�tenir 51% du capital d�IBC Mais tr�s vite apr�s la conclusion de cet accord, une soci�t�, Leedarwo, va voir le jour � Panama. Son capital social ne d�passe pas 1 000 dollars US. Pourtant, IBC va mettre � sa disposition les navires et � charge pour Leedarwo de les mettre � son tour sur le march� mondial de l�affr�tement. Selon des sources proches du dossier, les enqu�teurs ont pu constater que si un navire comme El Hadjar, c'est-�-dire avec les m�mes capacit�s de tonnage et presque le m�me �ge �tait affr�t� pour un minimum de 4 500 dollars, Leedarwo ne payait IBC qu�a hauteur de� 3 000 dollars. Pourquoi autant d��cart ? Les responsables d�IBC devront, eux aussi, r�pondre devant la justice � cette �nigme. L�affaire des 4 000 tonnes d�acier �vapor�s Autre point noir qui appara�t dans ce dossier, l�affaire de l�arr�t technique du navire El-Hadjar en Roumanie. Pour sa r�paration, un contrat est sign� pour un montant de 3 millions de dollars. Mais une fois les r�parations faites, la facture va faire un bond spectaculaire pour atteindre 12 millions de dollars. Par ailleurs, l�intervention sur ce navire va concerner le changement des structures m�talliques des deux flancs. Les Roumains extirpent d� El-Hadjar quelque 4 000 tonnes d�acier pour les remplacer. Mais ces �d�chets� ont une valeur importante sur le march� mondial des m�taux ferreux. Mais jusqu'� maintenant, personne ne sait dans les mains de qui a atterri cet acier. L�enqu�te s�int�resse �galement � la vente d�un navire � un priv� national du fait que son prix de cession est inferieur au co�t de sa r�novation avant-vente. Un autre homme d�affaires franco-alg�rien a �t� entendu dans cette affaire de Cnan-Group. Mais ce dernier, � en croire des indiscr�tions, devrait repasser chez le juge d�instruction pour s�expliquer sur la vente de billetterie � l��tranger. Il semblerait que l�argent de la vente des billets, � l��poque o� la Cnan faisait dans le transport de voyageurs, n�a pas �t� rapatri� en Alg�rie comme l�exige la loi sur le cr�dit et la monnaie. Marseille-Alger plus cher que P�kin-Barcelone Par ailleurs, des sources affirment ne pas comprendre comment a-t-on pu d�capiter le pavillon national maritime pour introduire des entreprises �trang�res non pas pour une meilleure rentabilit� �conomique mais, bien au contraire, alourdir la facture d�importation. En effet, il faut savoir qu�au jour d�aujourd�hui, un container de 20 pieds est factur� 700 euros pour la navette Marseille- Alger de 24 heures alors m�me qu�entre la Chine et l�Espagne, par exemple, soit une navette d�un mois complet au minimum, la facture ne d�passe pas 750 euros. Ces surco�ts se r�percutent in�vitablement sur le dernier consommateur, c'est-�-dire le citoyen. Tout cela parce que des personnes ont jug� utile de se d�barrasser all�grement des navires, propri�t� de l�Etat alg�rien, et laisser le commerce ext�rieur entre les mains de ces �trangers, au point o� aujourd�hui l�activit� de Cnan Group ne repr�sente que 1,37%. Mokhtar Benzaki PR�CISIONS Dans votre �dition du 29 mai 2012, page 3, article intitul� �L�ancien P-dg de la Cnan sous mandat de d�p�t�, vous avez cit� mon nom Benbouteldja, comme �tant mis sous mandat de d�p�t. Je tiens � d�mentir cat�goriquement cette information, en vous pr�cisant que je n��tais cit� dans cette affaire qu�en tant que �t�moin�. Je reste toujours � la disposition de la justice de mon pays pour apporter toute l�aide et la collaboration voulues. Cette diffamation volontaire ou involontaire aurait pu �tre �vit�e par une simple v�rification et m�aurait �pargn� une si mauvaise publicit� dans vos colonnes.