Cinquante ans après l'indépendance, la problématique de durabilité du financement de l'économie et de soutien à la croissance reste posée en Algérie. C'est le constat fait hier par le panel d'universitaires et d'anciens cadres du ministère du Plan ayant entouré le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaïtfa, pour animer une table ronde sur «les politiques économiques de l'Algérie, 50 ans d'indépendance : les leçons dégagées et les nouvelles orientations.». Consacrée à l'évaluation des politiques publiques de développement, cette table ronde se voulait, pour reprendre les termes de M. Messaïtfa, l'occasion de ressusciter les mécanismes de planification, débattre d'un nouveau modèle de croissance économique basé sur de nouveaux instruments de veille stratégique, de schémas d'aménagement du territoire et d'un système d'informations statistiques, etc. Un nouveau modèle, a-t-il ajouté, qui définit clairement le rôle devant être joué par l'Etat, valorise les atouts psychosociologiques du peuple algérien et favorise l'émergence d'entreprises innovantes et compétitives au plan international. Au bout de ce débat, organisé au pavillon U du Palais des expositions de la Safex aux Pins-Maritimes dans le cadre de la commémoration du Cinquantenaire de l'indépendance, justement, les enseignements tirés des erreurs du passé soulignent deux anathèmes : «L'absence d'une vision stratégique au long des 50 ans d'indépendance mais surtout l'absence d'un consensus national sur un projet de société.» Le panel analysant ces différentes politiques publiques économiques et de développement préconise ainsi que les institutions de l'Etat doivent impérativement se concerter avec le patronat, les syndicats et autres partis politiques et organisations de la société civile pour dessiner les contours de ce projet.