Voilà 32 années exactement que l'Algérie n'a pas gagné un seul match en Coupe du monde. Sur un total de sept matches joués en phases finales (1986, 2010 et celui contre la Belgique), aucune victoire n'a été enregistrée. C'est autant dire que ce succès historique risque de changer beaucoup de choses. D'abord dans ce groupe H où, hormis la qualification de la Belgique, rien n'est encore joué. L'Algérie se replace donc et compte se présenter face à la Russie dans la peau d'un potentiel gagnant. Cette victoire s'est dessinée lors d'une folle première mi-temps qui a permis aux Algériens de développer leur jeu habituel fait de petites passes, de déviations, de «une-deux» et d'un redoutable jeu de tête sur les balles arrêtées. D'entrée, les Verts annoncent la couleur : ce sera de l'offensive à outrance. Quelques échappées, des gestes techniques très applaudis et déjà le danger qui s'installe chez les Coréens. A relever le rôle essentiel joué par un Slimani des grands jours, toujours aussi actif près des buts adverses. Un véritable poison qui a l'art du placement et celui de l'opportunisme. Nous avons également beaucoup apprécié un Djabou qui compte une saison de rêve au Club Africain et qui a été injustement écarté lors du match contre la Belgique. Cette attaque virevoltante, servie par des milieux très entreprenants que ce soit dans la récupération ou dans la relance, à l'image de la paire d'or Brahimi-Feghouli, a été appuyée par un Halliche des grands jours. Mais tous les autres sont à féliciter. 3 à 0 à la mi-temps, c'était inespéré ! Mais nous savions que le second half allait être difficile. D'abord, parce que les Algériens avaient couru comme des fous et que cet effort intense se paye. Ensuite parce qu'il fallait attendre une réaction très vive des Coréens. Une défaite signifierait pour eux le retour au pays et un match contre la Belgique qui comptera pour du beurre. Mais, au moment où l'on redoutait leur forcing qui s'était déjà soldé par un but, voilà que Brahimi et Feghouli s'engouffrent dans la surface de réparation avec une facilité déconcertant : leur une-deux d'anthologie s'achèvera par un excellent quatrième but. Puis, ce fut la baisse de régime du Onze national et le second but coréen... Moments de grandes tensions avec cette défense qui commençait à montrer des signes d'extrême faiblesse, se faisant déborder facilement par ces tourbillonnants diables... rouges. L'entraîneur national a tout intérêt à étudier de près le jeu de ses poulains en seconde mi-temps. C'est au niveau du système défensif qu'il faudra apporter des solutions radicales avant le rendez-vous russe. Quand ils n'ont pas le ballon, les nôtres s'affolent et n'arrivent pas à stopper les rushs adverses qui peuvent faire très mal. Voilà du boulot pour les Verts s'ils veulent passer le premier tour.