M. Bouchama, A. Andaloussi et S. Sid Pas facile de venir face à la presse, même en ordre dispersé (protocole oblige) sans placer des fléchettes envers son adversaire du jour. Capello a quitté le Mondial-2014 et se projette déjà sur la Coupe du monde de 2018 qu'accueillera la Russie. Halilhodzic continue l'aventure dans ce tournoi du Brésil avec la certitude de ne plus pouvoir poursuivre son œuvre de reconstruction au-delà ce cette phase finale. Paradoxe et anecdotes d'un point de presse pas comme les autres. A distance, c'est vrai, rien ne réunit les deux techniciens qui dirigeaient deux équipes à l'accent différent et dont l'histoire récente dans ce tournoi planétaire de la Fifa se résume en des participations plutôt pour la figuration à défaut d'un Mondial, au chaud, derrière le petit écran. Au fond, Halilhodzic comme Capello ont des airs de Méditerranéens : trop impulsifs, voire répulsifs. Voici quelques séquences des propos tenus par les deux sélectionneurs après leur duel sur la pelouse de l'Aréna Baixada de Curitiba. «C'est une joie indescriptible ce soir et c'est tout à fait mérité. L'équipe d'Algérie a fait un match héroïque. Notre qualification pour les huitièmes est méritée, il y a beaucoup de fierté pour ce qu'on a fait depuis trois ans, c'est une progression énorme. Ce soir, on a eu un cadeau énorme qu'on est allé chercher avec abnégation et générosité. C'est beau, une équipe qui se bat comme ça. On n'a pas oublié, on parle tout le temps du Mondial 1982 et le match contre l'Allemagne. L'histoire se répète après 32 ans», affirmera le Bosnien, trop pressé de rejoindre ses joueurs pour fêter la qualification. Avant lui, Capello, un tantinet amer, a joué le rôle de la victime : «Nous aurions pu gagner ce match, malheureusement nous avons encaissé un but sur une faute qui aurait dû être en notre faveur. Si je dois me plaindre de quelque chose, c'est du traitement des arbitres pendant toute cette Coupe du monde, je me suis tu mais maintenant, c'est terminé. On n'a pas fait d'erreur particulière, on a joué comme il fallait, on a fait un bon début de match, on menait et notre gardien a fait des arrêts. Jusqu'à l'égalisation tout allait bien. On parle ici d'un niveau très élevé dans cette Coupe du monde, de joueurs très talentueux, et si on fait la moindre erreur, on le paye cash. La force des adversaires fait qu'on n'a pas développé notre jeu et qu'on rentre à la maison. Les erreurs, on les paye au prix fort dans cette compétition.» Quelques minutes après cette «révélation» de Capello insinuant qu'il y avait faute sur le premier but, le sélectionneur algérien remonte sur ses chevaux. «Quelle faute ? Moi, je n'ai rien vu. J'ai vu que mes joueurs avaient dominé le match face à une bonne équipe russe. Pour la faute, je ne sais pas...», répliquera-t-il avant qu'un journaliste ne lui fasse rappeler que Capello a mis en doute la validité du but algérien parce que le gardien Akinfeev avait reçu des rayons laser sur les yeux. Là, Halilhodzic reprend ses airs de Don Quichotte et répond au rusé Italien. «Moi, je n'ai rien vu. Laser ou pas laser, c'est le terrain qui tranche. Moi, j'ai vu autre chose sur le terrain», assure le Bosnien qui dit avoir analysé parfaitement le jeu de l'équipe russe. Pour le match de lundi prochain contre l'Allemagne, Coach Vahid demande qu'on le laisse savourer la qualification puis se lâche brièvement : «J'ai vu le match des Allemands contre les Etats-Unis. C'est une immense équipe, ça va être très compliqué, plus que compliqué.» Avant lui, Capello faisait remarquer, suite à une question portant sur la capacité des Algériens à battre cette équipe allemande, que «s'ils (les Algériens, Ndlr), tirent bien les corners, ils ont des chances de créer la surprise» non sans relever que «c'est une blague de ma part» certainement conscient que son homologue algérien ne l'entendrait pas de la même oreille.