Assurément , ce 11 janvier 2015 marquera un tournant dans la prise de conscience mondiale quant au danger que représente le terrorisme. Frappé par trois actes odieux, mercredi et jeudi, la capitale française, Paris, aura été hier dimanche le théâtre d'une immense manifestation contre le terrorisme et l'extrémisme, sans doute la plus importante jamais organisée jusque-là, de par le nombre des manifestants, de sa dimension internationale ainsi que de son caractère cosmopolite. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) L'on y distinguait toutes les communautés du monde, de même que tous les emblèmes et drapeaux de quasiment tous les pays. Une véritable marée humaine qui s'était mobilisée des heures durant dans une impressionnante attitude faite de stoïcisme, de gravité face au drame et d'unanimisme quant à dénoncer la terreur et l'extrémisme. La marche, conduite par le président français François Hollande et une cinquantaine de chefs d'Etat ou de leurs représentants dont le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, aura drainé, selon les estimations, plus de 1,5 million de personnes. Une mobilisation forte qui a eu ses répliques immédiates. En France, dans les villes de province, des manifestations similaires auront réuni le même jour plus de 900.000 personnes. Un peu partout en Europe et en dehors, d'autres manifestations ont été organisées à Bruxelles, Berlin, Londres, Stockholm, Oslo, Madrid, Washington et New York, à Bujumbura au Burundi et dans plusieurs autres villes à travers le monde. Pratiquement dans toutes les langues, on pouvait lire et entendre, en ce samedi 11 janvier : «Nous sommes tous Charlie», «Halte au terrorisme...» et bien d'autres slogans dénonçant le terrorisme et l'extrémisme. Un sanglant désaveu mondial contre le terrorisme islamiste et les troupes sanguinaires d'Al Qaïda et de Daesh. Le monde entier prend enfin conscience du danger du fléau qui a frappé, des années durant, en Algérie. L'Europe, pendant ces temps-là où l'Algérie faisait face à la terreur au quotidien, qui n'avait épargné ni les journalistes, ni les intellectuels, ni les artistes, ni les forces de l'ordre, ni les hommes politiques, ni aucune catégorie sociale, ni même les enfants était, au mieux, passive ! Au pire, elle offrait asile politique, protection et même assistance morale et politique à tous les responsables du drame algérien. La France sous Mitterrand et Londres, tout ce temps, étaient de véritables bases arrières pour les sanguinaires du GIA, leurs chefs politiques du FIS et leurs alliés du «qui tue qui ?». La France officielle ainsi que les médias outre-mer n'avaient d'yeux que pour ces fossoyeurs-là. Dans une incroyable perversion des rôles, les bourreaux de tout un peuple étaient présentés comme de pauvres victimes d'une caste militaire sanguinaire et des démocrates présentés comme de vulgaires forces auxiliaires de cette même caste ! Qui, un tribunal français jugeait, tout récemment, en ce début 2015, pour «atteinte aux droits de l'Homme» ? : Deux anciens patriotes qui avaient «osé» combattre le terrorisme durant les années d'enfer en Algérie ! Certes, les attentats du 11 septrembre 2001 ont grandement desserré l'étau sur l'Algérie sur cette question de la lutte antiterroriste. Le tragique attentat de Paris finira-t-il par, enfin, changer la perception du phénomène islamiste, en Europe surtout ?