Si l'année 2015 a été indéniablement marquante sur le plan de la lutte antiterroriste en Algérie, comme l'illustrait d'ailleurs l'éloquent bilan rendu public par le ministère de la Défense au tout début de cette année, les deux premiers mois de 2016 indiquent que l'on est encore plus près de la fin de la nébuleuse terroriste qui écumait le pays. Depuis que le MDN s'est mis à communiquer tel que le veut l'époque, il est devenu plus loisible à tout un chacun de mieux apprécier l'ampleur de l'œuvre menée par les éléments de l'ANP à travers l'ensemble du territoire national. Il en a été ainsi du bilan de l'année dernière, donc, avec ces statistiques qui faisaient état, entre autres, de l'arrestation ou l'élimination de 157 terroristes et la récupération de 307 armes de guerre. Ceci, en plus de cet ahurissant chiffre de 548 refuges et casemates découverts puis détruits. Une «rubrique» qui laisse insinuer que la capacité de mouvement des groupuscules est toujours réelle, et ce, même si elle a été considérablement réduite, comme le constatent d'ailleurs les populations de nombreuses régions du pays où, à partir d'une certaine heure, il n'était pas indiqué de se hasarder. Depuis le début de cette année, le rythme de ces découvertes n'a en rien diminué. Jusqu'à mercredi dernier, lorsque 9 casemates ont été repérées puis détruites à Médéa, ce sont pas moins de 79 casemates servant de refuges et accessoirement de caches d'armes qui ont été mises au jour par les patrouilles de l'ANP, selon un décompte établi sur la base des communiqués mis en ligne par le MDN. Et sans que cela constitue une surprise, ces caches où se terraient des terroristes ont été localisées à, principalement, Bouira et Aïn Defla, deux des wilayas où l'attention des éléments de l'ANP est focalisée. Si de prime abord -et cela se comprend-, le nombre de ces caches a de quoi impressionner, pour les services de sécurité, en revanche, cela ne constitue pas une donne surprenante. Mis sous haute pression et décimés par la multitude d'opérations menées ces dernières années, les groupes terroristes sont, en effet, contraints à la fuite continuelle et à la recherche de repaires où, en fin de compte, ils ne moisissent pas longtemps, comme c'est le cas sur le très difficile territoire de ces deux wilayas où les groupuscules sont soumis à la seule alternative consistant à errer en haute montagne à la recherche de repaires temporaires pour échapper aux patrouilles de l'ANP. Une course-poursuite qui, par exemple, rappelle le scénario qui a longtemps eu cours à Sidi-Ali-Bounab, entre les wilayas de Boumerdès et Tizi-Ouzou, ainsi que bien d'autres régions du pays avant qu'elles ne soient nettoyées, dans une grande proportion, de la présence terroriste.