La production nationale dans la filière sidérurgique devrait quadrupler à 12 millions de tonnes/an à l'horizon 2020 par rapport à 2017, indique le ministère de l'Industrie et des Mines dans un document portant sur la situation et les perspectives de la filière sidérurgique en Algérie. Aux 3,5 millions de tonnes/an (Mt/an) de capacités installées actuellement (sans le complexe El Hadjar), vont venir s'ajouter 8,5 Mt/an de ceux des projets des investissements en cours de réalisation. Cependant, précise la même source, dans le cas où le complexe El Hadjar atteindra le niveau de production projeté de 1,2 Mt/an, ces capacités globales pourraient hausser à 13,2 Mt/an en 2020. Partant de ces projections et si les besoins de la demande nationale se maintiennent à leur niveau de 9 Mt/an enregistré en 2015, soit avant la mise en œuvre du régime des licences d'importation, un excédent de l'ordre de 4,2 Mt/an sera ainsi dégagé en 2020. De surcroît, dans l'hypothèse où les projets approuvés par le Conseil national des investissements (CNI) mais non encore lancés (ETRHB Haddad Annaba, 4e extension Tosyali, Bidewi Steel, Sarl Karatas, Insaat Aciérie) venaient à être concrétisés, cet excédent de production sera alors de 9,5 Mt/an, pronostique le ministère. Quant à la situation actuelle de la filière sidérurgique, sa production nationale a enregistré une évolution de plus de 108% en 2016 comparativement à 2010 avec un volume de l'ordre de 2,5 Mt/an en 2016 et des prévisions de 3,2 Mt/an sur l'année 2017. Concernant les importations des produits sidérurgiques, elles ont baissé de prés d'un million de tonnes en 2016. Les besoins du marché national en produits sidérurgiques, avant l'instauration en 2016 du régime des licences d'importation de ces produits (rond à béton et fil machine), étaient estimés à plus de 9 Mt/an pour les principaux produits sidérurgiques. Quant à l'offre de ces produits (production nationale+importation), elle a connu entre 2010 et 2016 une nette évolution en passant de 5,54 Mt en 2010 à plus de 8,6 Mt en 2016, soit une hausse de 56%. L'industrie nationale de la sidérurgie est dominée par quatre principaux producteurs: Groupe public Imetal (10 filiales dont le complexe Sider El Hadjar), le groupe turc Tosyali (à Oran), ainsi que deux entreprises privées algériennes Lamino Attia (Annaba) et SPA Maghreb tubes (Aïn Defla). Toutefois, il est relevé une mauvaise exploitation des déchets ferreux. A titre d'exemple, depuis 2015, des difficultés d'approvisionnement en ferraille n'a pas permis à Torsyali de tourner à pleine capacité. Pour y faire face, cette société s'est vue contrainte d'importer de la billette pour combler ce déficit. Selon les informations communiquées par cette société, un volume important de déchets ferreux est disponible au niveau de plusieurs entreprises publiques notamment Sonatrach et la SNCF, dont le volume est estimé à plus d'un Mt qui reste inexploité en dépit des demandes introduites par cette société pour en disposer, y compris par le biais de la société de récupération, filiale du Groupe Imetal.