Le Real Madrid en territoire hostile : sur fond de crise catalane, l'équipe merengue se déplace à Gérone, bastion indépendantiste, pour un match à forte coloration politique dimanche en Championnat d'Espagne. Côté barcelonais, l'entraîneur Ernesto Valverde s'offre un retour aux sources samedi à Bilbao. Le Real dans l'arène en Catalogne Club se voulant apolitique, le Real se retrouve rattrapé malgré lui par la crise catalane demain pour la 10e journée de Liga: l'équipe de Zinédine Zidane se déplace sur la pelouse de Gérone, dans la province la plus farouchement indépendantiste de Catalogne. Ce duel a des airs de David contre Goliath. D'un côté, le petit promu (15e, 9 pts), qui découvre l'élite avec environ 40 M EUR de budget et le soutien de sa maison-mère Manchester City. De l'autre le géant madrilène (3e, 20 pts), double tenant de la Ligue des champions et nanti d'un budget prévisionnel de 690 M EUR en 2017/18. Malgré tout, impossible de faire abstraction du contexte politique: alors que Barcelone et Madrid sont en plein bras de fer sur la question de l'indépendance, cette rencontre oppose l'équipe favorite de Carles Puigdemont, président de l'exécutif catalan et ex-maire de Gérone, à celle de Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol. Par précaution, le Real devrait se rendre au stade de Montilivi (13 200 places) dans un car banalisé, comme pour le clasico face au FC Barcelone, ont rapporté cette semaine les médias espagnols. «Il y aura un dispositif de sécurité comme toujours, afin de pouvoir jouer un match de football, rien de plus», a dédramatisé Zidane cette semaine. Même sérénité apparente du côté de Gérone, dont l'entraîneur Pablo Machin a dit s'attendre avant tout à «une fête». «Le public de Montilivi sait se tenir, soutenir son équipe et respecter l'adversaire», a-t-il fait valoir. Valverde revient chez lui Pour Ernesto Valverde, les prochains jours vont être riches en émotions: en l'espace de trois jours, le nouvel entraîneur du FC Barcelone va rendre visite à deux clubs qu'il a entraînés ces dernières années, l'Athletic Bilbao ce soir en Liga puis l'Olympiakos Le Pirée mardi en Ligue des champions. Ayant grandi au Pays basque, Valverde garde une tendresse particulière pour Bilbao, qu'il a dirigé à deux reprises (2003-2005 puis 2013-2017). Et «Txingurri» («La Fourmi», son surnom en basque) sait combien il est difficile de gagner dans la «Cathédrale» de San Mames, l'enceinte de son ancienne équipe. «C'est un match assez émouvant pour moi», a commenté le technicien barcelonais. «Nous savons que l'Athletic est extraordinairement fort à domicile et notre intention est de gagner, même si moi, je reviens à la maison.» Solide leader de Liga, son Barça (1er, 25 pts) espère en profiter pour accroître son avance en tête du classement face à la menace d'un Valence renaissant (2e, 21 pts) et opposé à Alavés samedi à la mi-journée. Quant à l'attaquant argentin Lionel Messi, meilleur buteur du championnat (11 buts), il a profité d'une semaine consacrée à la Coupe du Roi pour souffler, au même titre que son compère uruguayen Luis Suarez. Gare à ce duo ! Atletico-Villarreal, «Grizi» contre «Bakambut» Au stade Metropolitano cet après-midi, deux anciens complices vont s'affronter: l'attaquant de l'Atletico Madrid Antoine Griezmann et l'avant-centre de Villarreal Cédric Bakambu. Ces deux-là se connaissent bien pour avoir remporté ensemble l'Euro des moins de 19 ans avec l'équipe de France en 2010. Depuis, Griezmann est devenu la star des Bleus tandis que Bakambu a opté pour la sélection congolaise. Mais en Espagne, ils se croisent régulièrement, comme samedi : «Grizi» (2 buts dans cette Liga) espère enfin lancer sa saison quand «Bakambut» (8 buts) enchaîne les performances. Un alléchant duel à suivre aujourd'hui dans la course aux places européennes entre l'Atletico (4e, 19 pts) et Villarreal (6e, 16 pts)...