C�est un constat s�v�re, voire critique, que le Front des forces socialistes (FFS) a dress� de la situation politique g�n�rale du pays, � l�occasion de la tenue de la r�union de son conseil national ce jeudi au si�ge de son parti. La d�claration sanctionnant les travaux de cette instance organique a �t� rendue publique hier. Le FFS appelle �les acteurs politiques et sociaux autonomes � assumer leurs responsabilit�s devant l�histoire et le peuple alg�rien�, car consid�rant que �le caract�re grave de la situation que vivent les Alg�riens nous interpelle�. Cette seconde r�union du conseil national du plus vieux parti de l�opposition d�mocratique en Alg�rie, depuis la reconduction de Ali Laskri � la t�te du secr�tariat national, devrait avaliser, par ailleurs, les noms des responsables politiques devant composer le secr�tariat national pr�sid� par le premier secr�taire national du parti. Cela �tant, selon la d�claration transmise � notre r�daction et sign�e par M. Ali Laskri, le document en question a �t� �adopt� � l�issue d�un large d�bat�. Ainsi, le FFS indique que �le pays vit les plus grands paradoxes de son histoire�. Selon lui, �les institutions impos�es � tous les niveaux de l�Etat se r�v�lent, aujourd�hui, inefficientes et incapables de r�pondre aux pr�occupations de la population�. �Pendant que les caisses du pays sont renflou�es et affichent une aisance financi�re historique, la situation sociale des Alg�riens ne cesse de se d�grader. Le nombre croissant des suicides, les soul�vements populaires r�currents et cycliques, l�accroissement et l�extension des fl�aux sociaux sont des indices du v�cu de l�Alg�rie r�elle et qui contredisent les faits d�annonce et les chiffres officiels. L�absurdit� officielle ne peut occulter une r�alit� insoutenable pour les larges couches de la population�, explique le parti d�A�t Ahmed en guise d�arguments. C�est dans cette optique que la d�claration �voque l��pineuse question des libert�s publiques. Aux yeux du FFS, �toutes les r�gles de la bonne gouvernance sont bafou�es, les libert�s publiques sont syst�matiquement r�prim�es et le pays donne l�image d�un vaste p�nitencier. Les interpellations, les menaces, les incarc�rations font office de politique et de doctrine chez nos gouvernants. (�) La justice, cens�e constituer l�un des fondements essentiels de l�Etat de droit, est devenue une honteuse machine � broyer les libert�s, toutes les libert�s�. Poussant plus loin son r�quisitoire, le conseil national du FFS consid�re que �l�atomisation des syndicats existants et l�orchestration de coups d�Etat dans les organisations et les partis politiques d�opposition mettent � nu la strat�gie d�an�antissement et d��radication absolus de l�expression politique et syndicale autonome�. Et d�ajouter : �Except� les syndicalistes de salons d�une centrale devenue un des centres distributeurs de la rente, les travailleurs alg�riens pataugent dans le d�sarroi et la mis�re. Le pacte social envisag� par la chefferie du gouvernement et ses alli�s n�est en r�alit� qu�un contrat de repentance sociale face au bradage de l��conomie nationale et des maigres acquis de la communaut�.� En somme, pour ce parti, �l�impasse politique est int�grale�. Les �institutions sont dans l�immobilisme et l�attente. La maladie du chef de l�Etat a fini par contaminer le fonctionnement des institutions. Les affaires publiques sont gel�es et totalement suspendues en attendant les arrangements et les r��quilibrages internes du s�rail�. Sur le plan politique, le parti du FFS tire � boulets rouges sur le r�f�rendum sur la charte pour la paix et la r�conciliation nationale. Ainsi, la d�claration du conseil national indique que �la charte de Bouteflika que le syst�me a teint�e de paix et de r�conciliation s�est av�r�e �tre une farce �lectorale dont la finalit� est la cons�cration de l�impunit�. Aujourd�hui, et � la faveur de l�adoption de ce texte, les chefs de guerre de tous bords se glorifient de missions accomplies�. Face � cette situation, le FFS reste convaincu que �l�ouverture politique v�ritable est la seule alternative qui permettra aux citoyens de recouvrer leurs droits�, tout en mettant en garde les �autorit�s du pays sur la persistance de la gestion polici�re et r�pressive de la soci�t�. �Le FFS qui s�inscrit dans le combat pour la d�mocratie du pays et de la soci�t� se solidarise avec les syndicats autonomes, les enseignants du sup�rieur et toutes les cat�gories sociales r�volt�es et victimes de la malvie et de l�arbitraire et appelle l�ensemble des syndicats autonomes � converger et � s�unir dans la diversit� pour la lutte pacifique et la d�fense des libert�s publiques�, tout en d�clarant �tre pr�t pour �accompagner la dissidence nationale pacifique et citoyenne�. Enfin, le FFS, qui d�clare militer pour �une Alg�rie plurielle et heureuse, s�associe et fait sienne toute dynamique citoyenne de changement pacifique et d�mocratique�. A. B.