Mon Colonel, film du sc�nariste Costa Gavras sera projet� en avant-premi�re, aujourd�hui, au niveau de la maison de la culture Houari-Boumediene de S�tif. En effet, lors du tournage du film � S�tif, Costa Gavras avait promis que son film, Mon Colonel, sera projet� en avantpremi�re � S�tif avant sa sortie en salles en France pr�vue le 15 novembre prochain, et ce, en hommage � la population s�tifienne et � l�aide re�u durant le tournage de ce chef-d��uvre. Dans son film, Mon Colonel, Costa-Gavras, fid�le � son go�t pour les sujets engag�s, s�attaque � la guerre d�Alg�rie et aux abus militaires fran�ais pendant la guerre d�Alg�rie. On retrouve ainsi le r�alisateur d�Amen sur le premier long-m�trage de Laurent Herbiet, Mon Colonel, pour lequel il endosse sa casquette de sc�nariste et cosigne avec Jean- Claude Grumberg une adaptation de l�ouvrage �ponyme de Francis Zamponi. L�intrigue d�bute en 1995, � Paris, alors que le colonel en retraite Raoul Duplan est retrouv� assassin� chez lui, une balle dans la t�te. Quelles sont les raisons de ce meurtre ? Pour les comprendre il faut remonter dans le temps. 1956, Saint-Arnaud, est de l�Alg�rie. En pleine guerre d'Alg�rie, Guy Rossi, vingt ans, licence de droit en poche, r�silie son sursis et prend ses fonctions sous le commandement direct de Duplan. Bient�t, le jeune lieutenant devient le bras ex�cutif de son sup�rieur dans l'�tablissement d'une justice �sp�ciale�, dont font partie les s�ances de torture. Subjugu� par le personnage du colonel, Rossi se transforme, peu � peu en bourreau. L'acte de torturer n'appara�t plus comme une perversit� monstrueuse, mais comme le prolongement logique de la justice. Une justice qui rattrapera Duplan quarante ans plus tard. �Mon Colonel est un film sur le pass� autant que sur le pr�sent. Le pr�sent ne finissant pas d��tre pr�gnant du pass�, il �tait indispensable d�associer l�un � l�autre, psychologiquement, historiquement, politiquement� La quasi-absence de nos �crans de la guerre d�Alg�rie comme trag�dies personnelles tend � �loigner de nous ces drames, leurs victimes et leurs responsables, et � les classer parmi les histoires poussi�reuses, les faits ancestraux sortis de je ne sais quel placard du pass�. Nous avons pens� qu�un film ax� uniquement sur le pass� risquait d��tre anesth�siant, aussi d�l�t�re que l�absence de film. Il acc�l�rerait le travail de l�oubli d�j� instaur�. Les victimes sont toujours parmi nous et les responsables le sont aussi. Les uns oubli�s, les autres normalis�s, et souvent pardonn�s. Certains n�h�sitant pas � justifier, sinon glorifier les abus, les tortures, ou leurs exactions perp�tr�es. La pr�sence de ce pass� est une constante dans la vie politique et sociale de notre pays. La r�cente loi sur �les bienfaits de la colonisation�, la st�le c�l�brant l�OAS, des assassins, sont autant de preuves que notre pays continue � �tre contamin�, hant�, bless� par cette p�riode. Aujourd�hui, dans d�autres pays ont lieu les m�mes horreurs commises par des �colonels� et des d�mocrates comme il y en avait dans la France d�alors�, avait affirm� Costa Gavras. �Je fais partie de ces 6 � 8 millions de personnes en France li�es directement ou indirectement, familialement ou personnellement, � la guerre d�Alg�rie... tout comme l�est notre coproducteur Salem Brahimi, nos p�res ayant servi dans les camps adverses. L�histoire est une discipline extraordinaire et frustrante : plus on creuse, moins on est s�r... � l�adolescence, gr�ce entre autres au cin�ma et � la t�l�vision (merci les �Dossiers de l��cran�), j�ai commenc� � comprendre que tout pays poss�de sa part d�ombre. (�). Quand le politique cesse d�encadrer l�usage des armes c�est la porte ouverte � tous les d�rapages. La guerre d�Alg�rie ne fut pas une exception � cette r�gle, pas plus que les redites de ces erreurs, hier au Vietnam et aujourd�hui en Irak. C�est ceci qui est au c�ur du roman et du sc�nario. La grande force de l�adaptation du livre a �t� de mettre en �vidence, � travers la partie contemporaine, l��cart entre l�indiff�rence quasi g�n�rale qui pr�vaut toujours dans l�opinion publique au sujet de cette guerre et la vivacit� des souvenirs, des douleurs de ceux qui l�ont v�cu�, dira � son tour le r�alisateur Laurent Herbiet. Les cin�philes s�tifiens auront donc l�occasion de d�couvrir en avantpremi�re ce film dramatique, d�une dur�e de 1h15 mn, jou� par une pl�iade de com�diens de renomm�e tels que Olivier Gourmet, Robinson St�venin, C�cile de France, Charles Aznavour, Bruno Solo et tant d�autres acteurs.