C�est long et fatigant de parcourir les 420 km s�parant Djanet du chef-lieu d�Illizi. Mais � combien exaltant de se retrouver dans un d�sert unique au monde. D�apercevoir au loin des gazelles, des chamelles, et les dunes � perte de vue. R�compensant apr�s les secousses interminables, les naus�es, de voir des oasis nich�es entre les entrailles des montagnes. De consid�rer la simplicit� de ses habitants et leur naturel. C�est le cas du village Idaren. Un village confirmant que le d�sert est un pays de contraste. Ce village fait partie de l�oasis d�Iherir. Ici, au milieu des gueltas, le v�g�tal redevient roi et pour mieux combler le voyageur, les villages constitu�s de zeribas traditionnelles s�allient en douceur avec le paysage. Ces zeribas, sorte de huttes, appel�es en targui takabart sont les habitations traditionnelles des Touareg. Entourant l�oued Iherir, qui ne tarit pas m�me durant l��t�, les palmeraies forment naturellement une cha�ne, partie int�grante de ce d�cor frisant l�irr�el. Entour�e de montagnes de pierre noire, l�impression d��tre coup� du monde est palpable. Scind� en deux � l�entr�e du village, l�oued avec ses palmeraies des deux c�t�s dessine une �p�e. Y est p�ch� le poisson chat pour �tre d�gust� dans un climat serein et reposant. Tr�s appr�ci� par les touristes, ce village est en perp�tuel mouvement. Les femmes descendent � l�oued pour la lessive et vaquer � leurs occupations, tandis que les hommes font pa�tre leurs troupeaux, des semaines durant. La magie des oasis, la splendeur des r�gions des dunes, l�immensit� des plateaux accompagnent le voyageur dans son p�riple � Djanet, m�me pour une journ�e, une heure, ou une seconde. L�attrait des sites rupestres, t�moignages du temps pass�, est l�autre r�compense de l�effort. Le plateau du Tassili N�ajjer et ses merveilleuses sculptures de gr�s rec�le d�innombrables peintures, vestiges de l��poque n�olithique. V�ritables documents du temps pass�, uniques au monde, miraculeusement pr�serv�es gr�ce aux conditions climatiques du Sahara, les appr�cier est un privil�ge. Le Parc du Tassili est un mus�e � ciel ouvert, le plus grand au monde. Il compte l�histoire des anciennes peuplades du Tassili, leur vie mais aussi la lente transformation d�une terre riche en d�sert aride. La vache qui pleure en est un exemple. Un pilier gr�seux est orn� d'un tr�s beau bas-relief repr�sentant du b�tail dont les yeux semblent d�border de larmes. Afin que chacun puisse admirer ces chefs- d��uvres le plus longtemps possible, les peintures et gravures ne peuvent �tre touch�es d�aucune fa�on que ce soit. Les photos ne sont prises qu�en lumi�re naturelle, sans flash et le ramassage de pi�ces arch�ologiques est strictement interdit. Djanet, par ses contrastes et son immensit�, ne peut que satisfaire le voyageur par diff�rents types d�exploration. L�admirer et la conna�tre n�cessite au moins cinq jours. Et pour un d�but, Tadrart, la rouge ou la vall�e des girafes. A l�extr�me sud du Tassili N�ajjer, dans le Tadrart, �mergent de gigantesques dunes qui forment une palette aux couleurs inou�es dans un festival de rouge et or. C�est un formidable d�dale de canyons, pitons, arches et ch�teaux de gr�s abritant de nombreuses fresques et gravures rupestres. Pour tous les amoureux de la marche, ils trouveront le rythme qui leur faut. Un autre rythme d�appr�cier la beaut� du paradis d�sertique, une autre d�couverte de ces superbes paysages. Les v�hicules 4x4 mis � la disposition des touristes par les agences de voyages accompagnent le groupe pour les mat�riels et les tr�s longues �tapes. Outre la marche, Djanet se pr�te all�grement au voyage � dos de chameau. Au d�part de Djanet pour se rendre � Essendil�ne, les v�hicules tout-terrains conduisent les voyageurs � Dag Iharadj o� les Touareg se font un plaisir d�accompagner les touristes dans une m�har�e. Le voyage se fait en randonn�e chameli�re au rythme lent et silencieux du pas des chameaux. Cela permettra de vivre plusieurs jours avec son chameau, d�appr�cier les paysages de l�ouest Tekkat N�Tenr�, et de parcourir les labyrinthes et la guelta Agzel ench�ss�s dans la falaise. Et pour terminer cette m�har�e, il est propos� une visite d�un jour sur le plateau du Tassili, du site de Jabbaren et ses peintures rupestres avec un transfert en v�hicule au pied de l�Akba Aghoum. Un voyage de neuf jours grav� � jamais dans l��tre de la personne. Des sensations m�morables, uniques, inoubliables dans un d�sert majestueux, grandiose et imposant. De surcro�t, les impressions du jour sont loin de ressembler � celles de la nuit. Apr�s la chaleur, les nuits y sont tr�s froides. Sac de couchage en duvet chaud est indispensable, sachant notamment que dormir � la belle �toile est partie int�grante du charme du d�sert. Comme est le cas � l�h�tel Hafiun, appel� 1000 �toiles sur la route menant � Djanet. Il s�agit, en fait, d�une sorte de terrasse naturelle en plein d�sert prot�g�e par d�immenses pierres noires. La plupart des touristes y passent la nuit, isol�s de tout. Et conna�tre le sentiment d�avoir la lune et les �toiles � port�e de main. Les �toiles qui guident les Touareg dans leur travers�e du d�sert dans la nuit. De retour de Djanet, tout le corps repart satisfait avec l�impression d�emporter une partie du d�sert dans chaque membre du corps : les yeux par la richesse des paysages, les mains au toucher des gravures, les pieds foulant un sable doux, les narines respirant une douceur inou�e. Ensorceleuse est Djanet. Et comme diraient les Touareg, il faudrait toute une vie pour la conna�tre. Pourquoi ne pas s�y mettre d�s maintenant ? M. O.