L�APW lance un concours devant primer, le 5 juin 2007, Journ�e mondiale de l�environnement, les villages et les chefs-lieux de commune les plus propres. Elle a install�, � cet effet, une commission de wilaya, avec des prolongements au niveau des da�ras et communes, charg�e de doter les communes en �quipements et d�animer le concours en suscitant la r�flexion autour de l�environnement et d�encourager les initiatives � tous les niveaux. La commission de l�environnement, du tourisme, de l�artisanat et des for�ts qui est charg�e de l�op�ration a beaucoup de pain sur la planche pour changer les comportements des citoyens et des collectivit�s dans une wilaya devenue une poubelle � ciel ouvert. Il n�y a pas une route nationale, un chemin de wilaya ou communal qui n�est pas jonch� de gravats, d�ordures m�nag�res, de carcasses de v�hicules, de bouteilles d�un bout � l�autre. Au vu d�une situation qui n�a �pargn� ni les routes ni les for�ts, ni les oueds, ni m�me les p�riph�ries des villes, on ne peut que saluer l�initiative de l�APW tout en nous posant la question de savoir si les villes et villages de la wilaya de Tizi-Ouzou peuvent redevenir propres intra-muros et dans leurs limites territoriales respectives ? Le doute est permis au vu de la situation actuelle des chefs-lieux de communes en particulier qui sont tous dans un �tat lamentable au plan de l�am�nagement urbain et de l�hygi�ne. On est d�autant plus sceptique que le chef-lieu de wilaya cens� donner l�exemple en mati�re d�am�nagement et de propret� n�est pas mieux loti que les autres chefs-lieux de commune. Ce scepticisme est, par ailleurs, justifi� par le fait que la ville de Tizi-Ouzou a rat� le rendez-vous pour changer de visage en juillet 2006, d�apr�s le d�lai fix� par le wali. Si l�on pouvait lancer un concours de d�laissement urbain, de salet�, de pollution de l�environnement, en un mot de non-gestion, les 67 communes de la wilaya pourraient �tre difficilement d�partag�es. Nos villes ressemblent aux villages les plus archa�ques du monde rural avec l�organisation citoyenne, la discipline librement consentie des habitants et l�autogestion en moins. Quelque chose s�est rompue dans les habitudes comportementales des citoyens et des gestionnaires des collectivit�s locales ces derni�res ann�es. Nos rues aux chauss�es et trottoirs sales, assez souvent d�labr�s, nos espaces publics privatis�s, nos murs tapiss�s d�affiches, barbouill�s de slogans, d�insultes et d�insanit�s, nos march�s, nos jardins et places publiques, quand il y en a, nos cin�mas l� o� il en reste encore, nos caf�s, nos h�tels, nos plages n�ont plus, � quelques rares exceptions pr�s, que de lointains rapports avec leur �tat d�il y a vingt ou trente ans. Au lieu des am�liorations qui auraient d� �tre g�n�r�es par le temps, l�exp�rience, le renforcement de l��ducation et du civisme, on assiste � une d�gradation continue du milieu urbain et de l�environnement dans l�indiff�rence g�n�rale, la batterie de textes r�glementaires, le d�veloppement des moyens, le renforcement des services de s�curit�, la prolif�ration des partis politiques et des associations cens�s construire la conscience collective n�ont pas chang� grand-chose jusqu�� pr�sent. Que s�est-il pass� pour que l�on soit l� ? Nos villes ont grandi trop vite, souvent anarchiquement, elles sont devenues cosmopolites � force d�exode rural et de mobilit� de la population, elles se sont ruralis�es au point de perdre leurs traditions citadines. Nos quartiers, nos immeubles et nos logements sont surpeupl�s, l�absence d�infrastructures sportives et culturelles, l�insuffisance de prise en charge des jeunes par la formation professionnelle, le ch�mage end�mique s�vissant depuis plus de vingt ans traduisent, d�une part, le divorce entre la soci�t� et les institutions �tatiques et ont eu, par ailleurs, des effets n�fastes parfois d�sastreux sur le cadre de vie. Que faut-il faire pour redresser la barre ? Au-del� des s�v�res rappels � l�ordre du wali, des incitations faites �� et l� � l�exemple du concours lanc� par l�APW, il convient, en premier lieu, d��quiper les APC en mat�riel n�cessaire, les doter en personnel qualifi�, recycler ou reconvertir les effectifs en place qu�il faut remettre s�rieusement au travail, rationaliser le fonctionnement des APC et l�utilisation de leurs moyens mat�riels et humains. Il s�agit en second lieu de cr�er des d�charges intercommunales et d�encourager le tri des ordures m�nag�res et l��mergence d�unit�s de recyclage, de lancer la r�alisation de stations d��puration au niveau des chefs-lieux de da�ra et de bassins de d�cantation des eaux us�es autour des villages. La police de l�environnement ou la r�habilitation des gardes champ�tres et forestiers dot�s du pouvoir de sanction des infractions aux r�gles de la protection de l�environnement, de saisie des v�hicules d�versant des gravats et ordures hors des sites prescrits � cet effet s�av�rent indispensables. Il s�agit, en outre, de lancer une vaste campagne de sensibilisation impliquant les comit�s de quartiers et de villages, et d�introduire l�instruction civique dans notre syst�me �ducatif. Le mal �tant profond, il convient de l�attaquer en profondeur.