Les comptes-rendus sur la r�union du conseil du FLN laissent perplexe. D�un c�t� des dirigeants, et pas des moindres, demandent une �valuation approfondie de la situation et la r�union d�un congr�s extraordinaire pour rendre au FLN son fonctionnement normal et son audience politique. Ils partent au moins de l�id�e que crise il y a dans ce parti et les chiffres leur donnent raison. En n�obtenant que 7,8% des voix des �lecteurs alg�riens, le FLN n�est plus qu�un petit parti. Et s�il est le premier, il n�est que le premier des petits partis qui auraient certainement obtenu bien plus que leurs scores s�ils avaient acc�s � la t�l�vision. Idem pour les municipales : le FLN perd en nombre d��lus et en nombre d�APC remport�es. Il reste le premier mais au prix, aussi, de l�assassinat administratif des candidats RCD, par exemple. De l�autre c�t�, Belkhadem parle de congr�s extraordinaire pour� pr�senter la candidature de Bouteflika, le reste, contestations ou critiques, n�est que l�expression de l��go�sme et de l�amour des postes. Perplexe, cela me laisse perplexe. Dans ce d�bat, les contradicteurs ne parlent pas de la m�me chose et ne r�pondent pas � la m�me question. Pour Bouhara et Bounekraf (laissons tomber Hadjar qui n�exprime que son amour du complot pour le complot), il appara�t que le FLN existe en soi, qu�il existe avant Bouteflika et qu�il existera apr�s. Et ils se pr�occupent du FLN en tant que tel sans Bouteflika. Et Belkhadem r�pond comme si le FLN n�existait que par Bouteflika. Alors une bonne question � poser � Belkhadem : existera- t-il une vie politique, voire une vie tout court apr�s Bouteflika ? Chez Belkhadem, cette attitude ne rel�ve pas vraiment du culte de la personnalit� qui est une perversion moderne de la vie politique. Elle nous rappelle cette culture de notre �poque f�odale de l�adoration du seigneur et ma�tre, adoration v�cue comme soumission � l�ordre in�gal du monde voulu par Dieu. Nous sommes en plein spectacle de survivances f�odales revenues au-devant d�une sc�ne politique alg�rienne travaill�e par les luttes entre les nouvelles couches sociales cr��es par le d�veloppement et les mentalit�s et r�sidus du patriarcat. Non, logiquement, dans cette mentalit�, il n�y a pas de vie apr�s Bouteflika. Car dans la f�odalit� on est attach� � une maison � chez nous on dit � une grande tente � � une lign�e. Et Belkhadem sait qu�il n�aura plus de vie politique apr�s Bouteflika sauf si� sauf si la lign�e h�rite du pouvoir (r�sultat logique de la privatisation de l�Etat et maintenant de la privatisation rampante du pays) ou si lui-m�me Belkhadem en h�rite, sa proximit� avec le ma�tre politique, devenu le ma�tre spirituel, un nouveau Tidjani, lui conf�rant le devoir d�appliquer jusqu�au bout ses enseignements que plusieurs vies ne suffiraient pas � �puiser. Au fond, c�est Belkhadem qui a raison : le FLN transform� en confr�rie religieuse ! Quelle belle mutation pour un parti qui a r�ussi la lib�ration pour nous priver des libert�s ! Quelle apoth�ose !