Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a re�u, hier, � la r�sidence El Mithak, le secr�taire g�n�ral de l�Elys�e, Claude Gu�ant, accompagn� de Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique du pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy et de Nicolas Galey, le conseiller technique � la cellule diplomatique de la pr�sidence de la R�publique charg� de l�Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient. Sofiane A�t-Iflis Alger Le Soir) - Les entretiens entre Ahmed Ouyahia et Claude Gu�ant ont eu lieu en pr�sence, du c�t� alg�rien, du ministre des Affaires �trang�res, Mourad Medelci, du ministre d�l�gu� charg� des Affaires maghr�bines et africaines, Abdelkader Messahel et du secr�taire g�n�ral de la pr�sidence de la R�publique, Habba Okbi. Il a �t� question, selon l�agence de presse officielle, APS, des relations alg�ro- fran�aises. Sans autres d�tails. Ce qui, �videmment, laisse grande l�interrogation autour de cette visite impromptue � Alger des �missaires du pr�sident fran�ais. Nicolas Sarkozy les aurait-il d�p�ch�s � la h�te pour rattraper le grave �cart diplomatique commis r�cemment par Bernard Kouchner, qui a consid�r� que les relations entre la France et l�Alg�rie seraient peut-�tre plus simples apr�s le d�part du pouvoir de la g�n�ration de l�ind�pendance alg�rienne ? Il est fort � parier qu�il y a de cela. Les propos du ministre fran�ais des Affaires �trang�res ont grandement d�plu � Alger, soulevant des r�actions de d�nonciation les plus fermes. La d�claration de Bernard Kouchner est jug�e comme une ing�rence inadmissible dans les affaires int�rieures de l�Alg�rie. De plus, elle est intervenue � un moment o� les tensions entre les deux pays sont exacerb�es. Aussi, le propos de Kouchner, dont la visite pr�vue en f�vrier dans notre pays a �t� ajourn�e, est per�u, pour le moins, comme une provocation de plus de la part de la France, apr�s les contours que l�on a connus � l�affaire du diplomate alg�rien Hesseni, la relance de l�affaire de l�assassinat des moines de Tibhirine, le d�bat en France sur l�identit� et, plus loin, la loi de f�vrier 2005 louant �les m�rites� du colonialisme fran�ais en Alg�rie. A cela, s�ajoute la volont� fran�aise d�amender les accords de 1968 sur l�immigration. La d�claration de Bernard Kouchner intervient �galement au moment o� une centaine de d�put�s alg�riens s�affaire � d�poser un projet de loi incriminant le colonialisme fran�ais. En d�barquant au pied lev� � Alger, les �missaires fran�ais ont certainement senti l�imp�ratif et l�urgence d�accourir pour tenter d�apaiser une relation plus que jamais d�l�t�re entre les deux Etats alg�rien et fran�ais. Le pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy a pour habitude de confier de telles missions de conciliation au bin�me que constituent Claude Gu�ant et Jean- David Levitte. C�est ce bin�me qui, l��t� 2008, s��tait rendu � Damas pour rencontrer le pr�sident syrien Bechar Al Assad pour le r�tablissement d�une relation diplomatique suspendue une ann�e auparavant. Claude Gu�ant devait en octobre 2009 accompagner � Alger les ministres fran�ais de l�Int�rieur et de l�Immigration et de l�identit� nationale, Brice Hortefeux et Eric Besson. La visite a �t� annul�e suite au refus d�Alger.