Les autorités égyptiennes ont pressé samedi les Frères musulmans de ne pas participer à de nouvelles manifestations violentes, au lendemain d'affrontements meurtriers entre les forces de l'ordre et des partisans de la confrérie, et à la veille de la commémoration du début de la guerre du Kippour contre Israël. Les manifestations de vendredi, à l'issue desquelles quatre personnes ont été tuées, étaient d'une ampleur sans précédent depuis le 14 août, date à laquelle deux campements de partisans de l'ancien président Mohamed Morsi, déposé par l'armée début juillet, avaient été violemment démantelés au Caire. "Le ministère de l'Intérieur fait part de sa détermination face aux violences et aux infractions à la loi des partisans des Frères musulmans", lit-on dans un communiqué. "La sécurité a été accrue sur les grands axes routiers, dans toutes les villes et sur les sites importants", ajoute-t-il. "Le ministère de l'Intérieur met en garde contre toute tentative de perturbation des commémorations du 6 octobre." Les opposants comme les partisans de la confrérie islamique ont appelé à de vastes manifestations dimanche, date à laquelle les Egyptiens commémorent leur offensive inattendue qui a ouvert la guerre du Kippour contre Israël en 1973. L'armée a notamment renforcé sa présence autour de la place Tahrir, qui fut l'épicentre des rassemblements contre le président Hosni Moubarak début 2011, et où des manifestants ont encore été délogés vendredi. Le Premier ministre, Hazem el Beblaoui, a lui tenté de rassurer les Egyptiens en déclarant samedi que les "éléments malfaisants", allusion manifeste aux islamistes, étaient encore dangereux mais avaient perdu la plus grande partie de leur pouvoir. La répression en cours contre les Frères musulmans est l'une des plus violentes subies par la confrérie depuis sa création il y a 85 ans. Des centaines de ses partisans ont été tués par les forces de l'ordre et nombre de ses dirigeants sont en prison.