Les élections présidentielles que le gouvernement compte organiser le 04 juillet prochain sont aussi rejetées par le peuple, qui ne cesse de réclamer depuis février dernier, un changement radical et une rupture avec ce système politique. La rue est de plus en plus déterminée à Bouira. Hier, le 13e vendredi de la contestation populaire contre le régime en place n'a pas perdu son souffle. Des milliers de personnes ont arpenté les rues du chef-lieu de wilaya, pour crier leur colère contre les hauts responsables qui tentent, coûte que coûte, de maintenir ce système politique tant décrié par le peuple. La ville de Bouira a donc vibré sous les cris des manifestants, qui ont défié la fatigue et la soif en cette journée de jeûne. Car beaucoup ont misé sur l'affaiblissement du mouvement pour le deuxième vendredi du mois sacré. À 13h00, la foule a commencé à se rassembler au niveau de la place des martyrs. Au départ, quelques centaines seulement ont commencé la marche. Il a fallu un peu plus d'une heure pour que d'autres carrés très nombreux, qui arrivent probablement des autres daïras, rejoignent ces centaines de marcheurs, pour former ensuite la marée humaine qui appelle presque à l'unisson au départ du chef d'état-major, du premier ministre et du chef de l'Etat. Des slogans appelant au départ de Gaid Salah ont été scandés à gorges déployées par les manifestants, tout le long de la marche. Les élections présidentielles que le gouvernement compte organiser le 04 juillet prochain sont aussi rejetées par le peuple, qui ne cesse de réclamer depuis février dernier, un changement radical et une rupture avec ce système politique. Il faut souligner que toute la marche s'est déroulée dans le calme, jusqu'à ce qu'un groupe de jeunes, à la fin de la manifestation, ait déchiré une pancarte brandie par une étudiante, et sur laquelle est écrit : «l'égalité entre les citoyennes et les citoyens est un droit et non une faveur.» L'étudiante a déclaré avoir été bousculée par ce groupe de jeunes, visiblement gênés par un slogan féministe. Si ce n'était l'intervention des autres manifestants, l'étudiante aurait été agressée physiquement. C'est la première fois depuis le début de la contestation populaire à Bouira, qu'une pancarte soit déchirée dans la marche. Un acte à condamner.