L'Allemagne et le Brésil préparent une résolution pour l'Assemblée générale des Nations unies exigeant la fin des pratiques d'espionnage à outrance et des atteintes à la vie privée, rapportent des diplomates vendredi à l'Onu. La présidente brésilienne Dilma Rousseff et la chancelière allemande Angela Merkel ont toutes deux condamné les pratiques de surveillance à grande échelle de la National Security Agency (NSA) américaine mises au jour au fil des mois à partir des révélations de l'ex-consultant Edward Snowden. "Cette résolution aura sans doute un énorme soutien à l'AG (Assemblée générale), puisque personne n'aime que la NSA l'espionne", commente un diplomate occidental sous le sceau de l'anonymat. Les résolutions prises par l'Assemblée générale des Nations unies ne sont pas contraignantes, à la différence des textes votés par le Conseil de sécurité. Mais, quand elles sont avalisées par un grand nombre d'Etats, elles sont susceptibles d'avoir un important poids moral et politique. Angela Merkel a demandé jeudi que Washington établisse un accord de "non espionnage" ou code de bonne conduite avec Berlin et Paris d'ici la fin de l'année, soulignant qu'elle voulait des actes concrets de la part du président Barack Obama et pas seulement des excuses. Le mois dernier, à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, Dilma Rousseff avait qualifié d'"affront" le programme d'écoutes mondial des Etats-Unis dont elle a elle-même été la cible. La présidente brésilienne a également exprimé son mécontentement en annulant une visite aux Etats-Unis prévue pour ce mois-ci.