L'APC de Hussein Dey a son siège dans une petite bâtisse coloniale. Malgré l'ancienneté de cette construction, les employés semblent enthousiastes quant à la réhabilitation du lieu et surtout à l'informatisation des documents. «Les choses vont s'améliorer avec l'informatisation. Ce qui sera bénéfique et pour nous et pour les citoyens», témoigne un employé. En quoi consiste cette informatisation ?L'un d'entre eux nous conduit au bureau des archives afin de nous faire découvrir la nouvelle machine, fierté de tous les employés de cette mairie. Là, deux jeunes filles scannent des liasses de copies intégrales. En attendant d'être reçus par le président d'APC, on nous donne quelques renseignements concernant cette machine. L'une des employées nous explique le fonctionnement : «Il s'agit d'un scanner sophistiqué avec lequel on peut scanner jusqu'à trois registres de 500 actes d'état civil en 20 minutes à peine», nous informe-t-elle. «Cela nous facilite la tâche pour informatiser toutes les archives. Nous avons traité 1179 actes, dont les naissances et les mariages. Il ne nous reste que 204 actes de décès. Ce travail aurait pris moins de temps s'il n'y avait pas quelques archives en mauvais état. Vous savez, les archives datent de 1836, quelques-unes sont dans un état lamentable. Mais en principe, d'ici un mois et demi, soit 45 jours à peu près, les archives seront informatisées dans leur totalité.» Dans le bureau du président d'APC Le P/APC de Hussein Dey, Hocine Kaced, nous confirme les dires de son employée : «Effectivement, nous avons commencé à informatiser les anciens registres qu'on est en train d'archiver sur micro-ordinateur à l'aide de ce mégascanner. Une fois le travail terminé, le citoyen pourra récupérer plus facilement n'importe quel acte d'état civil.» Il précise que le scanner en question a été envoyé par le ministère de l'Intérieur pour servir d'essai avant son utilisation dans les autres mairies. «Le choix de cette mairie revient au nombre important de retraits d'actes de naissance chez nous ; pour vous donner une idée, nous sommes arrivés à 2500 actes de naissance par jour. Notre institution sert de «mairie pilote». Nous sommes les seuls à l'avoir pour le moment. Si le résultat est satisfaisant, toutes les mairies seront dotées du même appareil», précise-t-il. Qu'en est-il des actes d'état civil ? «Nous avons commencé par l'informatisation des archives. Nous entamerons bientôt celle des actes d'état civil. Il ne s'agit pas seulement d'un projet mais d'une continuation de ce qu'on a déjà entamé avec les archives. Il faut attendre d'abord les instructions du ministère de l'Intérieur, ce qui dépendra de l'informatisation à l'échelle nationale. Car l'informatisation doit concerner toutes les mairies, y compris celles de l'intérieur du pays. Un habitant de Tindouf ou de Souk-Ahras par exemple se trouve toujours dans l'obligation de se déplacer à Alger pour une simple copie intégrale (…) D'ailleurs, entre 1999 et 2004, nos dossiers d'état civil étaient informatisés. Nous possédions un scanner simple beaucoup moins sophistiqué que celui que nous avons actuellement, (ce qui ne nous permettait pas d'informatiser les archives), mais nous avions à notre niveau un logiciel de gestion des documents qui nous permettait d'informatiser les extraits de naissance n°13, les fiches familiales et individuelles et les résidences. Mais ce fut très bref. Le ministère de l'Intérieur nous envoie un télex mentionnant la nécessité de reprendre l'ancienne méthode, celle du stylo. Car il fallait généraliser l'informatisation dans toutes les mairies du pays», nous dit-il. «Vous savez, il est temps que les choses bougent dans ce sens. Et cela ne saurait tarder. Hormis l'avantage du facteur temps et l'amélioration de notre travail, l'informatisation fera faire des économies de papier. Environ 62 000 copies sont utilisées chaque mois pour les besoins de retraits d'actes d'état civil. Soit 50 000 pour les extraits de naissance intégraux (n°12), 4000 pour chaque autre copie, à savoir les fiches familiales, les fiches individuelles, les certificats de résidence et les extraits de naissance n°13», conclut-il.