Le gouvernement mise sur le Plan quinquennal 2015-2019 et la concertation avec les partenaires sociaux et le patronat pour améliorer les performances économiques du pays et atteindre une croissance forte et durable tout en se focalisant sur la création de l'emploi. "L'objectif du gouvernement est d'opérer la mue de l'économie nationale vers la production et la création de richesses pour réaliser une croissance annuelle de 7%, et maintenir la baisse du taux de chômage qui est déjà passé de 29,8% en l'an 2000 à 9,8% en 2014", a indiqué mardi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans une interview accordée à l'APS. Pour instaurer une économie compétitive et diversifiée, apte à faire sortir définitivement le pays de sa grande dépendance des hydrocarbures, des mesures portant sur l'encouragement de l'investissement et la promotion de la production nationale ont été prises par les pouvoirs publics. Même si la crise actuelle des prix du pétrole est jugée "sévère" par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement exclut toute remise en cause de la politique d'investissements publics dans les domaines, notamment, de l'éducation, de l'enseignement et de la formation, de la santé et du logement. Lors du Conseil restreint consacré à l'impact de la baisse des cours pétroliers sur la démarche économique et sociale du pays, il a été décidé de maintenir le programme quinquennal d'investissements publics, tout en adaptant le rythme et les priorités de lancement des nouveaux projets et en veillant aussi à la maîtrise de leurs coûts. Face à cette crise, le Président de la République a assuré que l'Algérie disposait d'une certaine marge de manœuvre résultant du remboursement anticipé de la dette extérieure, des réserves de change constituées ainsi que de l'épargne publique accumulée au niveau du Fonds de régulation des recettes, qui permettra de poursuivre la politique de relance économique. Si le nouveau plan quinquennal s'inscrit dans la continuité des programmes de développement et d'investissements précédents, il aura marqué, cependant, une rupture avec les méthodes d'avant. En effet, le Plan quinquennal 2015-2019 a été élaboré après des concertations en tenant compte des expériences du passé afin d'améliorer sa mise en œuvre et son efficacité et en prenant en considération la nécessité d'améliorer l'impact de ce programme sur le développement dans ses deux dimensions économique et sociale. Avec ce programme d'investissements publics de l'ordre de 21.000 milliards de DA (soit plus de 262 milliards de dollars), il s'agira de réaliser une croissance forte du PIB et une diversification de l'économie pour augmenter les exportations hors hydrocarbures. Le Premier ministre a, alors, assuré que l'Algérie disposait du potentiel pour réaliser une croissance plus forte et durable avec la valorisation des avantages et atouts et l'engagement des réformes nécessaires. Il en veut pour preuve les indicateurs macro-économiques du pays qui ont, a-t-il dit, "progressé positivement" à l'instar du PIB qui est passé de 4.123 milliards de DA en 2000 à 16.496 milliards de DA en 2013 puis à 17.647 milliards de DA en 2014. Malgré certaines carences relevées dans la réalisation des projets d'infrastructures publics dont des surcoûts et des retards de réalisation, les trois plans lancés depuis 2001 ont permis de renouer avec la croissance qui reste, certes, insuffisante pour créer suffisamment d'emplois, et d'amorcer le développement économique et social.