Dans le cadre de la semaine arabe de la circulation routière, Mme Boubergout Flora, présidente de l'association nationale de soutien aux personnes handicapées «El Baraka», a animé, hier, une conférence de presse dans l'enceinte du centre commercial et d'affaires El Qods de Chéraga à Alger sous le thème aux relents de slogan, «nous sommes tous responsables». La société civile doit agir et prendre des engagements par le biais de la communication, véritable outil de sensibilisation, selon Mme Boubergout. Victime d'un grave accident de la route survenu il y a de cela trois ans, elle s'inquiété de la hausse considérable du nombre d'handicaps provoqués par les véhicules. Les services de police et de gendarmerie avancent des chiffres de plus de 4000 handicapés et 5000 personnes décédées annuellement. Le facteur humain est le premier responsable des drames. L'appel à la prudence des conducteurs a été un aspect sur lequel l'oratrice a particulièrement insisté : " actuellement, celui qui met un pied sur un accélérateur, met un pied dans la tombe ". Elle appelle les pouvoirs publics à modifier le code de la route et d'intégrer des sanctions plus sévères à l'encontre des chauffards dangereux. " Le code de la route n'est pas appliqué avec rigueur ", a-t-elle estimé. Elle a également dénoncé le clientélisme. " Chaque fois qu'un policer retire le permis d'un conducteur, ce dernier le récupère le lendemain grâce à ses connaissances. De cette façon, les chose ne peuvent évoluer ". Les auto-écoles doivent dispenser une formation adéquate aux nouveaux conducteurs. A l'image des formations des années 1970 qui étaient sévères mais très efficaces. La présidente d'El Baraka a d'un autre côté appelé l'Etat algérien à mobiliser plus de moyens pour aider les handicapés afin acquérir du matériel, tels les prothèses. L'Etat octroie gratuitement chaque cinq ans des fauteuils roulants. Mme Boubergout plaide un fauteuil tous les deux ans pour les handicapés en général et chaque année pour les étudiants et les enfants scolarisés. En observateur avertie des souffrances des handicapés et des préjugés de la société à l'égard de cette catégorie, elle dénonce les directeurs d'établissements scolaires qui refusent l'inscription des enfants diminués physiquement. Elle souhaite l'aménagement des moyens de transport et de trottoirs pour faciliter le déplacement de ces personnes. Les membres de l'association El Baraka appellent les opérateurs économiques à devenir des entreprises citoyennes qui s'investissent dans la prise en charge de cette catégorie en venant en aide aux associations dépourvues de moyens financiers.