L'équipe nationale de football a raté son retour au stade 5-Juillet où elle a été malmenée par son homologue guinéen, tout comme en 2007. La prestation des Verts vendredi soir nous rappelle celle de mars dernier à Doha lors du match amical contre le Qatar. Les camarades du revenant Sofiane Feghouli ont rendu une pâle copie lors de la première heure de jeu, alors qu'on pensait qu'ils allaient dérouler devant le Syli national et charmer le public du 5-Juillet, après avoir ouvert d'entrée le score grâce à Islam Slimani, idéalement servi par Ryad Mahrez. «On a vu deux visages de l'équipe. La première mi-temps a été très difficile et très décevante. On était vraiment à la peine, en déficit complet d'agressivité et de rythme. On s'est endormi après le but inscrit d'entrée et on n'a pas pu prendre le jeu à notre compte. On a frôlé la correctionnelle en première période, contrairement à la seconde où on a laissé des miettes à l'adversaire, après notamment la rentrée de Brahimi, mais on a manqué d'efficacité. Quand on court derrière le score, on manque forcément de lucidité. On s'est créé six ou sept occasions très nettes de scorer, mais on n'a pas réussi à les concrétiser. L'efficacité de l'équipe dépend aussi des joueurs qui la composent. Je pense que l'équipe qui a fini le match a plus de maturité que celle qui l'a débuté», explique le sélectionneur national Christian Gourcuff, qui a vécu une sale soirée pour son premier match au 5-Juillet où il a été hué par les supporters de l'EN, qui ont scandé le nom de son prédécesseur, Vahid Halilhodzic. Son équipe est passée à côté de la plaque, notamment sur le plan défensif, où l'absence des deux défenseurs, Mandi et Zeffane, et du milieu récupérateur, Bentaleb, s'est fait cruellement ressentir. C'était une défense passoire. Alignés pour la première fois par Gourcuff, Hachoud, Tahrat et Belkaroui n'ont donné aucune assurance à la base arrière de l'EN. Une défense passoire «On a produit un jeu sans création en première mi-temps. On faisait tourner le ballon derrière, sans aucune liaison entre les lignes. Le milieu n'a jamais pris le jeu à son compte. Quand on n'a plus de créativité, on se met en difficulté sur le plan défensif. On a constamment reculé. C'est aussi une question de confiance. En seconde période, on a été beaucoup plus agressifs. On a vu des choses intéressantes dès l'incorporation de Brahimi qu'on a ménagé durant toute la semaine pour un petit souci au tendon. Brahimi n'est pas reconnu ici à sa juste valeur. Avec lui, ce n'est pas la même équipe. Yacine joue en décrochage par rapport à l'avant -centre et on trouve ainsi de la fluidité dans le jeu. Ce n'est pas en alignant deux attaquants qu'on pourra avoir un jeu offensif plus intéressant, et notre prestation en première période où nos deux attaquants étaient sur la même ligne en est l'illustration parfaite. Quand on impose notre jeu, on a une sécurité défensive. Dans l'ensemble, l'équipe d'Algérie qui a joué contre la Guinée n'est pas la meilleure d'Afrique. Il faut qu'on remette les pieds sur terre. On doit avoir un plus d'humilité dans l'équipe et en dehors», soulignait le driver des Fennecs, appelés à se racheter mardi face au Sénégal pour chasser le doute avant les deux premiers matches de qualification pour le Mondial 2018 en novembre prochain. «Ce sera un tout autre match. Le Sénégal est au-dessus de la Guinée dans la hiérarchie. On doit faire le point sur l'état des joueurs avant de choisir le onze de départ face au Sénégal», dira le patron de l'EN, qui souffle encore le chaud et le froid, avance à reculons et inquiète sérieusement ses fans avant l'entame des éliminatoires du Mondial russe.