Le stage entamé dimanche par l'EN est sans doute le plus important et le plus compliqué pour Christian Gourcuff, sous pression depuis les deux matches amicaux du mois dernier. Et pour cause ! Son avenir à la tête de la sélection algérienne est intimement lié aux résultats des deux déterminantes prochaines rencontres contre la Tanzanie, les 14 et 17 novembre à Dar Es Salem et à Blida respectivement, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2018, l'objectif principal que lui a assigné le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua. Il a lui-même annoncé qu'il partirait en cas d'élimination précoce dans ces qualifications pour le Mondial russe. «Moi, je serai peut-être ailleurs dans un mois où on aura une échéance décisive. Mon avenir est lié aux deux matches contre la Tanzanie. Si on ne passe pas au prochain tour des éliminatoires du Mondial 2018, je m'en irai», a déclaré le Breton à la fin du match amical contre le Sénégal, disputé le 13 octobre dernier au stade 5-Juillet où il a été hué et pris à partie par les fans d'El-Khedra, qui scandaient le nom de son prédécesseur, Vahid Halihodzic. L'ancien entraîneur de Lorient, qui est à sa première expérience comme sélectionneur, est en train de vivre ses jours les plus longs depuis son arrivée en Algérie il y a plus d'une année. Sa cote a connu une chute vertigineuse depuis la CAN 2015 en Guinée équatoriale où l'EN a été éliminée par le futur champion d'Afrique, la Côte d'Ivoire, que Rabah Saâdane avait terrassée en 2010 au même stade de la compétition, soit en quart de finale, en terre angolaise, avec un effectif de moindre qualité. La pression s'est accentuée davantage sur ses épaules et sur celles de ses joueurs, après les victoires laborieuses et non convaincantes devant la modeste sélection du Lesotho et la sélection sénégalaise en pleine reconstruction, et après notamment cette amère défaite subie au 5-Juillet devant la Guinée, une autre équipe en chantier. Ayant hérité d'une équipe performante et compétitive qui a donné des sueurs froides aux champions du monde allemands dans le premier huitième de finale joué au Mondial brésilien, Gourcuff n'a pas pu hisser le niveau des Fennecs qui soufflent le chaud et le froid sous sa conduite. Pour se refaire une santé, il doit vaincre les Tanzaniens en aller et retour. Les Taifa Stars n'ont pas réussi aux Verts dans les éliminatoires de la CAN 2012 en les accrochant à Blida sous l'ère Rabah Saâdane et à Dar Es Salem sous la houlette de Halilhodzic sur le même score (1-1). Saâdane a été poussé vers la sortie suite au nul concédé à Tchaker après le Mondial 2010. Gourcuff est averti. Se faire éliminer par la Tanzanie serait un cuisant échec, un drame pour les amoureux de l'EN.