Une nouvelle fois, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, assure qu'aucune pénurie de médicaments n'est enregistrée en Algérie. Ainsi, selon lui, tout ce qui est colporté concernant la disparition de certains médicaments sensibles des étals des pharmacies, signalée aussi bien par les patients que par les pharmaciens, n'est pas fondé. Il estime qu'il s'agit juste de perturbation en matière de fourniture et donc de distribution. «J'affirme qu'il n'y aucune pénurie de médicaments dans le pays. Il s'agit de perturbations», a-t-il déclaré avant-hier à l'APN lors d'une séance consacrée aux questions orales. Et l'absence du médicament Sintrom en pharmacie que tout le monde évoque, le ministre a répondu qu'«une importante quantité de ce médicament pour cardiaques a été importée pour couvrir les besoins du marché pour une période d'une année». Il précisera que ce médicament est actuellement disponible dans toutes les pharmacies avec un nouveau prix référentiel, rappelant que le prix avait déjà été revu à la baisse. A ce propos, Abdelmalek Boudiaf a annoncé une «large inspection» qui se fera prochainement à travers l'ensemble des pharmacies pour s'assurer d'abord de la disponibilité du médicament et de l'application du nouveau prix référentiel ensuite. Dans ses réponses aux députés, le ministre a affirmé que certaines décisions prises par le gouvernement, notamment la réduction des importations, la révision du coût du médicament et le lancement de la production de certains médicaments sur le marché national dérangent aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Il cite la production de l'insuline par des opérateurs privés dans le domaine, annonçant la production prochaine de la matière première en Algérie. Le ministre a rappelé que plusieurs mesures ont été prises pour réduire le nombre de produits pharmaceutiques importés de 358 à 251 et réduire ainsi la facture d'importation de médicaments qui a atteint ces dernières années plus de 3 milliards de dollars par an. Dans ce contexte, l'orateur a estimé nécessaire «d'accompagner l'industrie pharmaceutique locale et de réaliser des usines spécialisées pour appuyer la production pharmaceutique nationale». Interrogé par un député du parti majoritaire sur la protection de l'économie nationale, l'organisation et le contrôle de l'opération d'importation, le ministre a été catégorique. Il a démenti toutes les rumeurs à propos d'une autorisation qu'aurait accordée le ministère à une société privée pour importer des produits chimiques. «Le ministère de la Santé n'a accordé aucune autorisation préalable à la société Sebaa pour importer des produits chimiques», a-t-il affirmé, précisant que cette société importait des produits chimiques dans le cadre de son activité industrielle au profit d'entreprises non pharmaceutiques. L'orateur explique que son département dispose de toutes les prérogatives pour intervenir et «s'assurer que les produits chimiques importés ne sont pas utilisés dans la production d'anesthésiants, tel que stipulé par le décret exécutif N° 228-07 fixant les modalités d'octroi de l'autorisation d'utilisation des stupéfiants et de substances psychotropes à des fins médicales et scientifiques, tel que stipulé par la loi sur la lutte contre la drogue». D'autre part, le ministre a souligné qu'un décret exécutif a été promulgué pour la réalisation de l'Agence nationale du médicament dont le siège sera implanté dans la commune de Dely Brahim (Alger). «Ce décret exécutif sera prochainement publié dans le Journal officiel», a-t-il dit.