Le président du Front national algérien, Moussa Touati, a considéré que son parti n'a jamais connu de crise, mouvement de dissidence et de redressement, tout en rappelant qu'il demeure toujours une force politique. Il opte pour la formation pour renforcer ses structures. Pour Moussa Touati, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse tenue en son siège, «il n'y a ni dissidence ni redressement au sein du FNA». Il considère que toute affaire disciplinaire est traitée au sein du parti, conformément au règlement intérieur et aux résolutions du congrès. Pour lui, le problème des députés dissidents est amplifié par la presse. Il considère que ceux qui veulent ternir l'image du parti, allusion faite au député Benhamou, entre autres, «aspirent à des postes au sein du gouvernement». Il rappelle à cet effet, comme pour dire qu'il n'y a pas le feu à la maison FNA, que si ces derniers veulent un congrès, qu'ils arrivent à atteindre le quorum des deux tiers. Il a tenu toutefois dans le même sillage à appeler à un esprit de réconciliation et d'union. Dans le même registre, répondant à une question sur les «prétentions» de Bounedjma de la Cnec, et son rapport avec le parti, Touati a estimé que ce dernier n'a aucun lien avec le FNA. «C'est grâce à nous qu'il est devenu président de la Cnec», a-t-il fait remarquer. S'agissant de l'amnistie générale, le conférencier s'interroge : «De quelle amnistie s'agit-il ?» «Nous refusons une amnistie fiscale», dit-il avant de considérer qu'un tel sujet sensible mérite une «étude profonde». Pour lui, il y a eu d'abord la loi sur la rahma, la concorde civile puis la réconciliation nationale dont les décisions et autres dispositions, estime-t-il, n'ont pas été concrétisées. «C'est une fuite en avant», a-t-il accusé avant de se raviser : «Nous ne connaissons pas le contenu de cette amnistie. Nous jugerons au moment opportun.» Interrogé sur le prétendu parti de Bouteflika, l'orateur joue la prudence : «Nous ne nous immisçons pas dans les affaires du Président», dit-il. Mais il considère dans la foulée que c'est un prélude à une révision de la Constitution «pour renforcer le système présidentiel» dans le cadre d'un nouveau paysage politique. Touati croit savoir qu'il y aura dans ce sens «unification des partis» et que si parti du Président il y a, il sera constitué pour l'essentiel «des partis de l'Alliance présidentielle». A une question sur le probable soutien qu'apporterait sa formation politique au FLN lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, Touati estime qu'il «étudiera la question avec objectivité», considérant que «nous sommes un parti structuré qui possède plus de 1800 élus». Interrogé sur les évènements de Berriane, le conférencier considère qu'il ne s'agit nullement d'un conflit ethnique. «C'est un problème d'ordre socioéconomique», dit-il, précisant que «si l'Etat veut résoudre le problème, il doit résoudre le problème de 30 millions d'Algériens». Revenant sur la restructuration de son parti, Touati a fait savoir que le FNA tiendra une session de formation au profit des membres des commissions de wilaya les 17, 18 et 19 juin. Quatre autres sessions régionales de formation au profit des femmes militantes dont il envisage de créer une section au sein du parti, sont prévues pour cet été. Pour Touati «il faut désormais que le FNA passe d'un mouvement politique à un vrai parti politique, professionnel».