Des centaines d'enseignants affiliés au Cnapeste ont organisé hier un imposant rassemblement devant la direction de l'éducation au cours duquel les animateurs de cette organisation professionnelle ont remis sur le tapis un chapelet de revendications socioprofessionnelles. Les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont tous accusé les services de la direction de l'éducation de tourner le dos aux revendications des enseignants et de ne pas prendre au sérieux leur situation, pourtant dramatique à leurs yeux. «De nombreuses situations administratives relatives à l'avancement et à la promotion des professeurs ne sont pas prises en charge par la direction de l'éducation», dénonce Ali Mahoui, délégué syndical. A l'appui de ces accusations, l'intervenant cite le cas des enseignants qui ont achevé leur formation en 2014 et que la direction de l'éducation n'aurait régularisé, selon lui, que deux ans plus tard, c'est-à-dire en 2016. Ceci alors que dans le reste des wilayas du pays, le cas de ces professeurs a été réglé dans les limites du délai légal, soit une année. «Plus de la moitié des situations relatives à la carrière des enseignants reste encore en instance au niveau des services de la direction de l'éducation», déplore pour sa part Slimane Zenati, coordinateur local du Cnapeste. Pourtant, note-t-il, un rapport détaillé relatif à ces retards dans la régularisation des différentes situations des enseignants a été transmis aux responsables de la direction de l'éducation. Cette situation est la conséquence directe de l'incompétence des responsables, soutient Slimane Zenati. «Aucune autorité, à tous les niveaux de responsabilité, wali compris, n'est intervenue pour régler définitivement ces problèmes qui ont un impact direct sur la scolarité des élèves», regrette le responsable local du Cnapeste. «Quand un enseignant cumule douze mois de retard dans le versement de ses salaires, il ne faut pas s'attendre au miracle de sa part», estime l'intervenant. En plus du non-règlement de cette situation, le syndicaliste déplore également le manque de cadres pédagogiques et l'absence d'équipements au niveau de plusieurs établissements scolaires. Les restrictions budgétaires touchant le secteur de l'éducation auront de graves conséquences sur les conditions de scolarisation, soutient Slimane Zenati. «Il faut s'attendre à une surcharge des classes dans les années à venir, conséquemment à ces coupes budgétaires», a-t-il averti par ailleurs. Les animateurs du Cnapeste refusent cependant de baisser les bras, et se disent déterminés à continuer la lutte jusqu'à satisfaction de leurs revendications, «même s'il nous faut geler la prochaine rentrée scolaire», avertit Slimane Zenati. Notons, enfin, que le Snapap et le SNTE ont tenu la veille des rassemblements à travers lesquels ont été réitérées les revendications socioprofessionnelles des adjoints d'éducation et des travailleurs des œuvres universitaires.