A la veille de la Journée nationale de l'artiste (8 juin), le Théâtre régional de Batna n'a honoré aucun artiste, en reconnaissance à leurs efforts en faveur de la promotion de la scène artistique. Pour commémorer la Journée nationale de l'artiste, la direction du TRB n'a daigné inviter que six retraités (de l'année 2017), essentiellement du personnel administratif, pour leur remettre des attestations honorifiques en reconnaissance à leurs mérites pour les efforts consentis dans le théâtre. Dans une soirée froide et en rangs divisés, deux retraités sur les six ont accepté de répondre à l'invitation et se sont présentés. Quant aux quatre autres, ils ont tout simplement décliné l'invitation qui leur a été destinée. Les artistes (comédiens, metteurs en scène et hommes de théâtre), qui ont tenu à marquer leur présence, ont félicité et souhaité une excellente retraite aux personnes honorées, mais ils n'ont pas apprécié le geste de la direction de les avoir «oubliés». Le comédien et metteur en scène, Benbrahim Fouzi, nous a confié que la direction du TRB ne l'a même pas invité, et qu'il a tenu à assister pour déballer tout ce qu'il avait à dire… D'ailleurs, c'est ce qu'il a fait après avoir poliment souhaité bonne retraite à ces ex-employés du TRB. Même son de cloche de l'illustre metteur en scène, Chouki Bouzid, qui nous a affirmé de vive voix qu'il ne savait pas qu'il y a une cérémonie, mais qu'il était venu accidentellement parce qu'il tenait à voir la pièce Zaouedj Mikh'bari. Les comédiens Djebbar Ali et Chiba Lahcène, tous les deux comédiens et metteurs en scène, ont appelé à accorder davantage d'intérêt à l'artiste algérien «qui s'enlise dans les problèmes ou qui vit dans la pauvreté». Réhabiliter l'artiste Ils ont, dans ce cadre, demandé l'application de la loi relative à l'artiste, qui contribuera, selon eux, à la réhabilitation de l'artiste algérien. Avant la réception, le comédien et metteur en scène Ali Djebara et Djamel Noui (le nouveau directeur du Théâtre régional de Batna intérimaire) ont échangé quelques mots sur la distribution des prix. Djamel Noui lui a affirmé : «Ya Oualdi, nous n'avons honoré personne. Ya Ouldi, quel est l'artiste que nous avons honoré ?» Ali Djebara a demandé au directeur du TRB : «Comment vous honorez un veilleur à la place d'un artiste à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste ?» Et Noui a expliqué que c'est faux, avant de préciser qu'il n'y a pas eu d'hommages aux artistes, et que la distribution des prix est strictement interdite. «Il n'y a eu qu'un directeur de théâtre régional qui a transgressé les instructions», lui a encore expliqué M. Noui. Remerciements La comédienne Salah Benbrahim, rencontrée après le spectacle, s'est dite offusquée, voire même scandalisée. «La direction du TRB aurait dû, à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste, nous gratifier d'une attestation de considération pour les efforts consentis pendant une quarante d'années de loyaux services». Tous les comédiens interrogés étaient unanimes et avaient souhaité que la direction du théâtre les remercie pour leur contribution à l'enrichissement de la culture algérienne, à travers le théâtre. Par ailleurs, côté artistique, tout le monde aurait aimé entendre, en cette cérémonie, le vieux refrain de la chanson Angham el-Djazaïr (Mélodies d'Algérie) du Chahid chanteur-compositeur Ali Maâchi : «Ô gens, quel est mon meilleur amour ?/ Ô gens, quel est mon grand amour ?/ Si vous me le demandez, de joie je vous répondrais / C'est mon pays l'Algérie !»