Vendredi dernier, à l'ouverture des travaux du Conseil national du parti, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a déclaré que sa formation était la seule qui peut prétendre à un bilan pour les quelques semaines de la session parlementaire clôturée hier. Au titre de ce bilan, il a cité une initiative visant l'instauration d'une commission d'enquête sur la gestion du Club des Pins. Deux jours plus tard, le groupe parlementaire des indépendants a dénoncé, dans une déclaration signée par le président du groupe Asmani Lamine et remise hier à la presse par Nordine Aït- Hamouda, ancien cadre du parti, «les pressions» exercées par le RCD dans le but de rallier ses membres à sa démarche. N'ayant que 9 députés, le RCD est en effet dans l'obligation de chercher le parrainage d'autre parlementaires pour faire aboutir son initiative. «Depuis notre installation à l'APN, des pressions sont exercées avec insistance sur nos députés par les parlementaires du RCD dans le but de rallier les nôtres à une manœuvre médiatique camouflée en commission d'enquête sur la gestion de la résidence d'Etat de Club des Pins», dénonce le groupe parlementaire des indépendants. Une déclaration rejetée dans le fond et dans la forme par les députés du RCD. «Dans le cadre de notre démarche, nous avons sollicité les indépendants au même titre que les députés des autres partis, dont les islamistes. On n'a harcelé personne et on n'a mis le couteau sur la gorge de personne pour l'obliger à signer avec nous. D'ailleurs, nous avons de très bons échos», affirme au Temps d'Algérie un membre du parti. Mais les députés indépendants ne l'entendent pas de cette oreille. Dans leur déclaration, ils semblent vouloir chercher l'escalade avec le RCD. «Il est à rappeler à nos confrères du RCD que pour instaurer une commission d'enquête parlementaire sur la résidence d'Etat, la décence les oblige à faire état de toutes les largesses et autres privilèges dont leurs cadres et leur direction politique ont bénéficié à titre gracieux jusqu'en juin 2003, bien après les tragiques évènements du printemps noir de 2001, en leur qualité de résidents à la résidence d'Etat pour de longues années», ont-ils écrit dans la déclaration de laquelle se dégagent une colère et une odeur de règlement de comptes. Cela avant de s'attaquer à l'ancien président du parti, Saïd Sadi. «Nous ne parlerons pas ici de tous les traitements de faveur dont a bénéficié l'ex-président du RCD, lui-même résident au club des pins pour ses réservations à l'hôtel Sheraton pour son compte et celui de ses amis et proches», ont-ils ajouté, accusant le RCD de vouloir faire de «l'agitation politique». Dans le même document, le groupe parlementaire des indépendants demande aux représentants du RCD «de cesser tout contact malsain et leurs manœuvres par l'envoi de leurs députées à qui nous témoignons notre respect dû aux femmes». Il a annoncé, en outre, que tout contact politique avec les députés du groupe des indépendants devra passer préalablement par Nordine Aït Hamouda. «En ce qui nous concerne, dans un souci de moralisation de la vie politique et afin de veiller aux biens du peuple, nous ne ménagerons aucun effort afin d'éclairer l'opinion publique sur les malversations en tous genres et la corruption qui ronge et biaise la pratique politique dans notre pays», ont-ils souligné, affirmant que «l'enrichissement illicite par l'action politique est un fait établi aussi bien pour certains cadres du pouvoir que les chantres de l'opposition démocratique».